Vous voulez que je me taise ? Alors parlez-moi et c’est très attentivement que je vous écouterais... parlez-moi, ne serait-ce que pour me demander de me taire. Ne m’enfermez pas dans cette fonction d’émetteur. Vous croyez que je parle tout le temps, même seul ? Ah ! C’est précisément parce que je me sens seul que je vous parle, mais je ne parle pas aux choses inanimées ! Je ne le ferais que si je les prenais pour des amis − et heureusement, de ma folie, je ne suis pas encore là. La seule relation (...)
Accueil > Mots-clés > écrire > écriture
écriture
Articles
-
Un vieux carnet couvert de tissu encore bleu
11 juin 2012, par JC Sekinger -
Lettres blanches
14 juin 2012, par JC SekingerSur des lettres reçues rien ne se puisse lire lettres blanches (comme) des oiseaux de mer jetteraient sur le pont rien ne s’y pourrait voir que monticule de ciel couvert de neige
-
« Assez sensible »
16 juin 2012, par JC Sekinger« assez » veut dire : « suffisamment », qui dit parfois : « en suffisance », et peut se traduire par : « comblé », ce qui veut dire aussi : « empli » mais j’ai écrit : « assez sensible » oui, par pudeur j’ai remplacé un grand participe passé par un adverbe trop petit même s’il n’en disait pas « assez » j’ai dû écrire : « assez sensible »
-
Z est parfois perdu
17 juin 2012, par JC SekingerPour répondre à une question, Z commence — semble-t-il — par dire toute autre chose, par répondre « à côté ». Nombre de ses interlocuteurs, lassés ou inquiets, ne l’écoutent pas jusqu’à la fin, ou s’enfuient même, profitant d’un silence — parfois long, et que Z explore presque toujours les yeux fermés. Ce qui est d’ailleurs chez lui, signe d’une profonde réflexion : Si deux miroirs se font face et que la question se trouve entre les deux, il faut fermer les yeux. Quand il les rouvre, généralement après sa bouche, (...)
-
Alors, il a laissé tomber
19 juin 2012, par JC SekingerZ a cherché aujourd’hui, surtout en attendant dans la laverie automatique, une lettre pour se prénommer. Juste pour la journée. Majuscule à la fois banale et inemployée. Mais, rares, elle lui semblaient étranges, ou banales, tout abîmées. Il se disait aussi, parfois, que quelqu’un pourrait se froisser, alors Z ne s’arrêtait pas là.
Le soir, il n’avait toujours pas trouvé alors, il a laissé (...) -
Et il tourna la clé
22 juin 2012, par JC SekingerDe retour du magasin vers son appartement, un grand sac à la main, Z traversait en pensée les strates de sa propre humanité. Quittant en marchant vite, son histoire accidentelle, de contes emmêlés, de terribles nouvelles, franchissant celles de sa micro-société, la foule bigarrée, la place ensoleillée, et traversant enfin les espèces et les corps, descendait jusqu’au premier limon : rouge précipité de lumière et d’obscurité.
Z éteignait en descendant, les lampes qu’il trouvait, oubliant chaque fois les (...) -
« Les opérations que font les physiciens sur l’air »
2 juillet 2012, par JC Sekinger« Ces feuilles ne seront proprement qu’un informe journal de mes rêveries. Il y sera beaucoup question de moi parce qu’un solitaire qui réfléchit s’occupe nécessairement beaucoup de lui-même. Du reste toutes les idées étrangères qui me passent par la tête en me promenant y trouveront également leur place. Je dirai ce que j’ai pensé tout comme il m’est venu et avec aussi peu de liaison que les idées de la veille en ont d’ordinaire avec celles du lendemain. Mais il en résultera toujours une nouvelle (...)
-
Journal en poudre
2 juillet 2012, par JC Sekinger30|6
Croiser autant de gens et n’en rencontrer aucun crée une tension très grande, douloureux et dangereux étirement, élastique tout blanc.
1|7
Je suis assis sur un banc gris sous un albizia dont les fleurs éparses et tremblantes, plumeaux du rose au rouge, entourent ma solitude.
2|7
L’estime de soi, c’est quand le désir d’être s’enracine dans la profusion et non dans la misère. -
Quatre jours
10 juillet 2012, par JC SekingerQuatre jours cette lettre Est restée enfermée Dans sa simple enveloppe Et son simple baiser. Enfin je l’ai ouverte Et elle m’a donné La chose la plus belle Avant de refermer Ses yeux d’encre de Chine et ses mains de papier.
-
Quand l’âme est arrivée en haut
25 juillet 2012, par JC SekingerIl faut être assez immobile pour que se déposent des mots dans le jardin du fond de soi : Quand l’âme n’est plus éparpillée, les phrases s’agglomèrent.
Ce limon est aussi de nuages.
Les spirales d’air tremblent et montent des champs les plus clairs, s’épuisent et roulent aux dernières voûtes du ciel : Quand l’âme est arrivée en haut, s’écrivent les nuages des mots