Des années ont passées depuis cette enclave, cette faille du coma, ce « golfe d’ombre » (comme l’a écrit à peu près, je ne sais plus qui ni à quel propos). Des années ont passé. Je ne saurais dire combien si on me le demandait, là, tout de suite (peut-on dater un évenement qui est hors du temps ?). Des années me sont passées à travers, plutôt, m’arrachant les cheveux, me ployant, troublant ma vue. Je titube désormais. C’est tout ce temps qui m’est passé au travers. Ce gros temps.
J’ai toujours mes deux mains (...)
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coma
Articles
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Après coma
23 février 2006, par JC Sekinger -
J’ai vécu en rêve 1/4
24 juin 2006, par JC SekingerIl faut que je vous raconte ces rêves du coma, ça m’entrave, c’est un mur immense. Le raconter, c’est le laisser derrière moi parce que, désormais, je l’aurai oublié : je ne me rappelerai que ce que j’ai écrit, des souvenirs de souvenirs.
Je ne reviens pas sur les circonstances de cette hospitalisation, on s’en fout mais un soir je me suis trouvé couché seul dans une chambre, tête rasée, lavé à la béthadine. Par la grande fenêtre de cette petite chambre, je voyais le soir tomber, la journée bleuir, sur un (...) -
Syndrome de Lazare
4 janvier 2007, par JC SekingerÉveillé ? Endormi enfin ? Des années pour bouger ses paupières. Sommeil éveillé ? Fait-il nuit, jour, nuit ? Il reste de la terre dans la bouche.
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J’ai vécu en rêve 2/4
16 octobre 2007, par JC SekingerJe suis debout sur une estrade ou sur une chaise. Il y a des médecins autour de moi. Leur volonté est de montrer une chose inhabituelle au public qui est assis dans cette grande salle.
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J’ai vécu en rêve 3/4
4 novembre 2007, par JC SekingerQuelqu’un a sculpté, à la base de ma colonne vertébrale, une statuette. Elle m’identifiera et cette identification déclenchera la fin du monde.
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J’ai vécu en rêve 4/4
20 octobre 2007, par JC Sekinger<< 3/4
Le chiot Dans une cave, chiot parmi d’autres chiots, je vois les pieds des humains par une étroite ouverture horizontale au niveau du trottoir et je rêve de me tenir debout et de parler comme eux, moi qui ne peux que me traîner et glapir.
La chute (Le dernier rêve avant le réveil) Je suis dans un bateau-hôpital. C’est la guerre et le bateau a été réquisitionné par l’armée, tous les soignants et malades débarqués... sauf moi, que mon état ne permet pas de déplacer. Je reste donc le seul (...) -
Le rêveur
18 mai 2009, par JC SekingerDans une nuit si longue qu’elle en est devenue aussi vive que le jour, le rêveur est parti : même en ouvrant les yeux, il n’en reviendra pas. La mort, la mort, la mort, il la connait un peu pour l’avoir attendu et vu son corps sans vie vu par son corps sans yeux ou assis face à lui.
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La voie est libre
13 juillet 2009, par JC SekingerAu réveil du coma, je n’avais plus de corps. J’étais allongé et je ne le voyais pas. Quand j’aurais pu le voir, il était sous un drap blanc et je n’ai pas tout de suite compris ce que c’était. D’ailleurs, je n’avais même pas remarqué la place qu’il prenait dessous, la maigre bosse qu’il y faisait.
Puis j’en ai eu une idée très vague, des souvenirs.
Puis j’ai vu un carton sur le lit, une haute caisse en carton sur laquelle était marquée « accessoires ». Je comprenais que c’étaient là les morceaux de mon (...) -
Sur le rêve encore
10 août 2009, par JC SekingerIl y a neuf ans, j’étais dans le coma et je rêvais. D’ordinaire, quand on fait un cauchemar, on se réveille mais si on est gelé dans le coma, on ne se réveille pas : le rêve s’étend donc sans fin et, par conséquent, plus rien ne le distingue de la veille.
Depuis neuf ans donc, et cela ricoche sur les plus raisonnables de mes proches, je ne vois plus du tout ce qui pourrait distinguer la veille du rêve. Avant elle me saisissait, eau plus froide que l’eau de tous les rêves et je croyais qu’il me (...) -
Ça n’est qu’un nuage
3 septembre 2009, par JC SekingerJe me suis réveillé du coma lorsque je me suis laissé tomber. C’est à entendre au sens propre : dans mon rêve d’alors, j’ai tout fait pour fuir la terrible situation dans laquelle j’étais et la seule solution était de me jeter du pont d’un navire, très haut, vers un fleuve marron et froid. Je me suis jeté dans le vide et en atteignant l’eau j’ai ouvert les yeux.
Quelque fois encore, je me dis que la solution, une partie de cette solution au moins, le moyen de fuir la terrible situation, doit se trouver (...)
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