Romy, De mon point de vue, mon corps n’est pas seulement différent de celui de tous les autres, il ne peut pas lui être comparé. Celui des autres a une tête en haut, avec des yeux, une bouche et tous les détails qu’il faut ; mais je ne vois pas mon propre visage, je ne le vois jamais, je ne l’ai jamais vu. J’ai bien sûr des images de ce visage sur des surfaces plus ou moins réfléchissantes : je le vois net ou flou, taché ou non, de dimension apparente et de couleur variables, il me sourit ou grimace (...)
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corps
Articles
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Comment dire ?
11 avril 2010, par JC Sekinger -
le visage des autres
8 juillet 2010, par JC Sekinger -
Un bon point de chute
5 août 2010, par JC SekingerJe suis encore tombé tout à l’heure. Je me suis fait mal un peu partout. Je tombe à peu près une fois par semaine et ça fait plus ou moins mal selon la hauteur depuis laquelle je chute et la nature de la surface à laquelle je me heurte. À cause de mon handicap, quand je tombe, je ne peux pas réagir et je m’affale sans retenue.
Ça affecte la confiance que j’ai dans mon corps, mais pas seulement : tout à l’heure, c’est en ville que je suis tombé, devant un groom du Grand Hôtel, un groom au costume (...) -
Tomber (dans la vie)
15 novembre 2010, par JC SekingerCadence, du latin cadere signifie tomber. Tout mouvement harmonique tend vers la chute.
À chaque « graine », sept vies.
On sait bien comment elles commencent : par tomber. -
Il s’arrêta
19 novembre 2010, par JC SekingerIl s’arrêta. Quelqu’un grommela derrière lui et le dépassa, obligé de descendre du trottoir étroit.
Un souvenir lui revenait soudain. Il avait quinze ou seize ans lors de sa première relation sexuelle : très décevante, étouffante et confuse ; il ne savait pas quoi faire, ni même s’il y avait quelque chose à faire, tout cela était sombre et vaguement douloureux ; il lui semblait aussi que cette gentille fille dont il ne voyait plus rien, savait et attendait quelque chose que lui, âme troublée, ignorait (...) -
Porte noire, lumière mince
3 décembre 2010, par JC SekingerIl veut passer sous la porte noire. Y parviendra-t-il ? Il devra sacrifier son corps.
Regard vide, mains perdues, le corps reste assis, en arrière, tandis que l’âme s’engouffre et disparaît dans la lumière mince.
Il arrive parfois, tandis que le corps est sans âme, que la lumière s’éteigne ; bleuissant sur sa chaise, le corps pleure alors (sous la porte ne passe aucune sécrétion). -
Mots de fruits minuscules
14 décembre 2010, par JC SekingerQuelques mots sur une étagère. Légers comme l’air. Mots inflammables pour se réchauffer. Mots de fruits minuscules et de racines vertes qui tombent vers la terre, depuis l’étagère.
L’ombre des mots est bien plus grandes qu’eux, et s’agrandit avec la nuit. Dans une grotte au bord du lit, les bras se serrent sur eux-même et disparaissent : l’ombre est partout. -
Au bas du ventre clair
10 janvier 2011, par JC SekingerLes arbres s’enracinent au ciel. D’abord un pinceau si léger à l’extrémité d’une branche, plus léger qu’un bourgeon, suit le cours de la source et les ruisseaux se joignent en torrents qui se mêlent en rivières, et — pinceau étalé — en fleuve unique dans le sombre, sans une vague, tout finit dans la mer. C’est ainsi que les arbres s’enracinent au ciel et coulent dans le plus grand d’eux-même.
Mais repartons du ciel, grand ventre traversé d’averses et d’avions. L’arbre s’y enracine et descend doucement au (...) -
Deux corps, la seule âme
26 janvier 2011, par JC SekingerPour qu’il y ait contact, il faut étrangeté et lieu or il n’y a pas de lieu dans l’âme et pas d’étrangeté entre les corps : il n’y a plus deux corps quand ils se touchent, il n’y a plus qu’amour. Les deux corps disparaissent parce qu’ils n’ont jamais existé : reste douceur, chaleur, lumière, la seule âme qui soit.
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Aune du corps
12 avril 2011, par JC SekingerHier, j’ai évalué la largeur de la Garonne en regardant combien de temps j’avais mis à franchir le Pont de Pierre, et en en déduisant le nombre de mes pas.... C’eût été évidemment plus simple, et plus juste, de compter mes pas sans mesurer le temps mais je n’y ai même pas pensé. Trop d’imagination, j’ai paré au plus pressé.
Qui sait que Henry David Thoreau était arpenteur ?
Compter des secondes peut se faire d’une manière agréable : intercaler entre chaque nombre un mot de trois syllabes. Un amoureux... (...)