Je ne sens plus de familiarité avec mon autre main, gauche, maladroite. Obligé d’apprendre à dessiner avec elle, elle me fait obstacle, elle est opaque et je ne la commande pas bien... ma main droite, je n’avais même pas à la commander, elle était translucide, transparente même, invisible et aujourd’hui encore, alors qu’elle est devenue tremblante, presqu’insensible et inerte, j’éprouve un grand plaisir à y déposer le crayon : elle le serre et des vagues de souvenirs me (...)
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corps
Articles
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L’autre main
12 août 2006, par JC Sekinger -
Chute
26 septembre 2006, par JC Sekinger -
Corps plus étroit
27 septembre 2006, par JC SekingerUne de mes surprises, au Centre de rééducation où je suis né à ma vie de handicapé, c’est qu’à propos des gens non-handicapés, on disait « les valides » : Je n’avais jamais, durant ma vie d’avant l’hôpital, entendu ou imaginé qu’on puisse substantifier cette simple qualité, cette évidence commune et naturelle !
« Le » valide ? Après tout, on dit bien « le » handicapé... juste retour des choses.
En y réflechissant plus je me dis que le handicapé physique, dans le trou de son corps, se demandera : « pourquoi (...) -
Corps d’occasion
19 octobre 2006, par JC SekingerL’opération chirurgicale, à travers les muscles de ma nuque, a ouvert un passage dans mon crâne, par où a fui ma vie. Cette ouverture est toujours là (les chirurgiens n’ont pas remis les fragments d’os en place) : j’entends le jet de la douche tambouriner dessus comme la pluie sur un toit de tôle. On me l’avait dit « les muscles du cou sont assez forts pour maintenir la pression » dans la boîte. Ce qu’on ne m’avait pas dit c’est que le moindre battement, la plus faible pichenette, à cet endroit du cou se (...)
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Bienheureuse confusion
9 février 2007, par JC SekingerDans un de ces heureux traits de plume, la langue française confond « une personne » et « quelqu’un »...
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Á mon ami Martial
14 mars 2007, par JC SekingerMon corps me permet d’exister. Mon corps seul ? Il faut, dessous, une terre pour le porter. Il faut, dessus, un air pour l’imprégner. Il faut aussi des fruits pour le nourrir, Du soleil pour les faire mûrir, Des branches pour porter les fruits, Des arbres pour porter les branches, Des graines pour porter les arbres, De la pluie pour les arroser, Des nuages pour porter la pluie, Des océans pour les fabriquer Et du vent pour les emporter. Il faut au corps des mondes entiers. Mon corps me permet (...)
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Sans corps
26 mars 2007, par JC SekingerJe ne possède pas de gros bagage spirituel (tout juste un petit sac) et je ne sais pas vraiment quand, comment ou pourquoi, je me suis intéressé à la Vision sans Tête (Je me permets de l’écrire avec des majuscules, bien que ça soit une chose très banale, car c’est une chose extraordinairement banale !) mais je puis cependant dire que mes raisons n’étaient pas religieuses : je ne suis pas croyant et les superstitions me désolent.
Non, c’est plutôt à cause d’un trouble face à l’idée de réel.
Peintre « (...) -
Sans éclat
26 mars 2007, par JC SekingerJe ne suis même pas certain de la signification de cette aventure (voir l’article précédent). Je peux penser la disparition de la tête comme une ouverture (au sens musical du terme aussi) et celle du corps comme la « symphonie » qu’elle annoncerait mais j’ai un peu peur de ces évènements si soudains, inattendus et inimaginables ! J’avais lu ou entendu les mots « Vide », « Espace », « Capacité » mais je ne m’étais jamais attendu à cette élision totale ! complétude dirait-on mais, désolé, c’est d’abord une (...)
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Sans habitude
27 mars 2007, par JC SekingerCe qui précède...
Entendons-nous bien ! mon corps n’avait pas soudain disparu, c’est un certain mode de relation avec lui qui avait changé...
C’est ce changement qui me fait peur et m’attire en même temps.
Dans un premier temps, je ne le voyais plus, c’est vrai.
Mais on ne peut pas voir son propre corps en levant la tête et ça ne signifie pas, pour autant, qu’il ait disparu !
Je pense que mon corps avait disparu de la place habituelle qu’il occupait dans ma conscience. Il avait soudain pris une (...) -
Étrangeté
21 avril 2007, par JC SekingerOù est parti mon corps ? Où est cette présence familière ? Où est le plaisir d’être dans un corps ? Où est sa surface fertile ? Où est le jardin de mon corps, sa danse bienheureuse ? Où sont les branches de sa douceur et de sa liberté ?