Parfois je traîne le poids de mon corps handicapé. mais chacun peut avoir à souffrir, un soir, du poids du sien. M’entrave aussi le poids de ma mémoire. elle est si lourde cependant chacun peut avoir à souffrir, un soir, du poids de la sienne. Je me revois escaladant sans corde et pleurant au sommet mais chacun doit, un soir, renoncer à ce qu’il a été
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Chroniques
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Un soir
14 mars 2008, par JC Sekinger -
Les limites
2 mars 2008, par JC Sekingerles minutes deviennent des heures, les heures deviennent des jours, les jours... le temps se dilate et sa bulle disparait silencieusement. j’ai du travail, je le fais et, dans les odeurs de la colle, du plâtre et du vernis, la solitude perd enfin ses limites.
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La Porte
22 février 2008, par JC SekingerJ’avais une main attachée sur mon lit d’hôpital. Je n’imagine même pas pourquoi. Aujourd’hui ma main est toujours attachée mais comme à elle-même, et mon bras, et ma jambe, et ma voix, et ma bouche, et mes yeux... Mon corps et ma pensée sont faits de prison, d’une pierre humide et lourde. La porte de sortie est grande ouverte. Et mon corps et ma pensée sont la chaise, le buisson, les cris, le ciel. Porte sans cadre, porte sans (...)
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Deux petits rêves n°4
27 novembre 2007, par JC SekingerUne vieille femme m’annonce en pleurant la mort d’un ami. Je me demande comment je vais la consoler. [1]
La maison en face a été repeinte : des "tags" et des machins (on dirait des hampes bleues et des lambeaux de draperies bigarrées) : je trouve ça épouvantablement laid. [2] -
L’incompréhensible péché
20 novembre 2007, par JC SekingerEnfant, la messe était un moment dont la cérémonie m’impressionnait et l’étrangeté me faisait rêver : en plus des évènements incompréhensibles et magiques, comme cette tache de lumière violette sur le nez du curé ou les clochettes de l’offertoire, il y avait des paroles incompréhensibles et magiques...
Certaines ont toujours résonné dans ma mémoire, bien que je les aie alors entendu sans en comprendre la signification et le pouvoir qui me paraissaient immenses : tous ces adultes qui baissent la tête ! (...) -
Quand ?
12 novembre 2007, par JC SekingerNature qui poudroie tragiquement dans l’impasse des corps, je t’écoute et je ne comprends pas ce que tu dis si calmement, les mots si calmes de tes arbres penchés, de tes longues ombres, de tes oiseaux tremblant. Les oiseaux de tes mains me dépècent le corps, calmement, et je ne comprends pas ton murmure, le murmure de l’eau, le murmure des pleurs. Violence immense et calme, je n’entends rien à ton murmure de lac et de coupole. Nature qui me secoue et me brandit comme un tas de sa boue, et (...)
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Le monstre
29 octobre 2007, par JC SekingerUn chevalier et un dragon luttent pour une princesse.
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Idéologie du temps
25 octobre 2007, par JC SekingerJe souffre depuis près de vingt-cinq ans, d’une idéologie du temps.
Détails : "idéologie" est à comprendre dans cette acception : un ensemble d’idées informant, à son insu généralement, la pensée d’un individu. La société, cette entité informe, vaguement pyramidale et fourmilière, instille, infuse d’abord en moi, par la voix (ô combien) familière de mes proches, puis, dans le désordre, par les sirops des journalistes, publicitaires, politiciens, industriels, banquiers, etc., une idéologie du temps : Le temps (...) -
Réalité, imperceptible
15 octobre 2007, par JC Sekinger« L’homme du commun » [1] sait bien ce qu’est la réalité : comme l’écrit Francis Ponge « je sais bien ce qu’est une figue » [2]. Par une certaine habitude de pensée, dans notre culture occidentale, nous séparons bien la réalité, du rêve.
Or si on nous demande de définir la réalité (la délimiter), ses limites s’effrangent et disparaissent !
Un exemple : La perception d’une couleur dépend de son environnement. Qu’il change et la couleur (orange dans notre exemple) ne sera plus vue de la même façon. Alors comment (...) -
Tissu d’idées
1er octobre 2007, par JC SekingerCe que je vois de moi, à la première personne, est très différent de ce que vous en voyez ou de ce que j’en vois dans un reflet ou, pire, sur un film. A la première personne, j’avance vers vous avec mes illusions, l’impression, ou, plus précisément, la surimpression, d’être conforme à un idéal, à un tissu d’idées. Devant le film, je ne m’habitue vraiment pas à ce que je vois : un type assez chauve, tordu, raide et maigre comme un porte-manteau ; et si le film joint l’image au son, les idées que j’ai de moi (...)
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