Accueil / Chroniques / Deux petits rêves n°4
Deux petits rêves n°4
15910e jour, par
Une vieille femme m’annonce en pleurant la mort d’un ami. Je me demande comment je vais la consoler. [1]
La maison en face a été repeinte : des "tags" et des machins (on dirait des hampes bleues et des lambeaux de draperies bigarrées) : je trouve ça épouvantablement laid. [2]
[1] J’ai fait ce rêve à cause du texte d’hier soir.
[2] Quand j’étais prof de dessin, j’avais du réfléchir à cette question du "tag", à cause, entre autres, d’un élève qui en mettait partout mais aussi pour m’être intéressé à l’histoire de la signature des œuvres d’art. Je vois deux aspects tragiques de cette façon de peindre : on a commencé à signer les tableaux à la Renaissance ? Aujourd’hui, le "tag" n’est presque plus qu’une signature. Affirmation de soi, besoin de reconnaissance et subversion ? Quand la société (mon voisin dans le rêve) paie ces jeunes peintres, il annule la subversion du geste, et fait reposer la reconnaissance sur l’argent... et c’est "épouvantablement laid".
