Accueil / Notes en l’air / Les commencements
Les commencements
vendredi 2 janvier 2015, 18503e jour de mer, par
Quand V. m’a donné hier soir l’idée de me livrer (!) à l’exercice de lister les « premières fois » de l’année passée, j’ai été enthousiaste à l’idée de la belle moisson qu’allait donner une telle anamnèse : tous les commencements de 2014 ! Il y aurait là de quoi marcher vers l’avenir !
Mais la plupart étaient tristes ou inquiétants.
Encouragé par mon amie, il m’a alors fallu chercher, interroger lentement, regarder une à une les photos de l’année écoulée, pour redécouvrir toutes les premières fois heureuses et celles-là ont fini, ce matin, de rayonner sur les moments les plus tristes :
Ce qui est triste, je le garde, ce sont des chemins pour moi seul. Alors en 2014, c’est la première fois
... que j’ai fait une carte de vœux avec mes enfants
... que j’ai eu 50 ans
... que j’ai osé goûter le natto
[...]
... que j’ai fait germer un chêne dans un pot
... que V. est venue chez moi
... que j’ai fait semblant de pique-niquer au bord de la mer, pour des photos
... que j’ai parlé italien avec une italienne
... que j’ai dit à cette belle jeune femme : « j’aimerais vous photographier, le permettez-vous ? » (et elle a dit oui)
[...]
... que j’ai fait un portrait de Germain
... que j’ai regardé des offres de location immobilière avec Nelly (courage pour moi, rêve pour elle et joie pour nous)
... que j’ai fabriqué et installé chez moi un grand tableau pour écrire à la craie
... que je me suis enregistré lisant mes propres textes
... que je suis allé au restaurant avec plus de 20 personnes
[...]
... que j’ai compris qu’on puisse me trouver bizarre
Le malheur a un poids tandis que le bonheur n’en a pas et ne laisse aucune trace. Le bonheur a une grâce de fleur et d’air chaud.
Les moments tristes et heureux de l’année-qui- vient s’enracineront et fleuriront sans doute dans chacun des commencements de l’année-qui-finit, alors je nous souhaite de les recevoir et de les rencontrer, et qu’ils deviennent de lointains amis venus vraiment pour nous