« Je cherche la sortie » lui dis-je abattu. « Elle est là, la sortie » il est soudain enthousiaste « elle est grande ouverte ! Elle est sous ton nez ! Par là plutôt ». Ses yeux s’écarquillent tandis que de l’index pointé il désigne tout mon visage.
J’aime les tableaux où il y a des arbres. Et j’aime les portraits. Parce que j’aime les arbres et j’aime les gens (mais j’aime beaucoup d’autres choses aussi).
C’est la nuit (c’est une phrase qui porte sa propre fin, c’est une phrase qui tombe). De temps à autre, (...)
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Notes en l’air
· Une anagramme ? « Aléa et illustré »
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Journal d’un étourdi (6)
21 février 2009, par JC Sekinger -
Journal d’un étourdi (5)
20 février 2009, par JC SekingerHier, je regardais mon ami en considérant, symétriquement, ma propre absence. Mes phrases se formaient dans l’air, comme des nuages.
Je suis allé poster une grande lettre à « Bras Brillant », une sorte de cerf-volant très blanc. En route, je m’arrêtais photographier des ombres ou des fleurs, ou des branches. Le ciel était bleu et indifférent.
Ce tableau m’émerveille : les volutes d’étincelles d’or qui montent au dessus du feu dans l’obscurité des ramures, à gauche, se transforment en étoiles adamantines (...) -
Journal d’un étourdi (4)
19 février 2009, par JC SekingerDepuis quelques années, je dois faire un calcul hasardeux pour me rappeler mon âge. De même, je me trompe, de plus en plus souvent, sur le jour de la semaine ; le mardi, par exemple, je claironne « Bon week-end ! » (mais j’accepte cette erreur sans sourciller).
Tu avais tort mon vieil ami : les bordelais ne savent pas faire le vin ! J’aurais un air entendu... et j’ajouterais encore : seuls les bourguignons savent le faire. Mais je ne dis rien car tu es mort il y a quelques années.
Le matin, (...) -
Journal d’un étourdi (3)
19 février 2009, par JC SekingerÉgaré au croisement. Je regarde d’un côté, de l’autre... Comme ces chemins se ressemblent !
Je suis toujours réveillé brutalement et comme la veille me happe, comme son allée de vortex m’aspire, mes rêves s’évaporent instantanément.
Elle est belle. Je cherche son regard. Je pense à des fruits, tous à la fois. C’est assez affolant.
Des épines d’une cladode d’Opuntia font un vilain bouquet pâle sur le côté d’un de mes doigts. Je les enlèverai, plusieurs en même temps, mais les petites douleurs resteront (...) -
Kitsch
16 février 2009, par JC SekingerJ’ai déjà dit combien je ne partageais pas certaine goguenardise... je parle bien d’un goût affirmé pour un soi-disant mauvais goût, arboré d’un air entendu par les amateurs de kitsch : pour moi, on ne peut pas aimer sans tendresse et surtout pas avec ironie. Épargnez-moi votre ironie, amère comme la bile ! Aimez entièrement ou n’aimez pas du tout ! (et là aussi, épargnez-moi). Elle existe cette sincérité et nous, qui aimons ou détestons ainsi, ne sommes pas (...)
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L’Acceptable
13 février 2009, par JC SekingerChristian Goldbach, mathématicien allemand né en 1690, à Kœnigsberg, établit dans une lettre à Euler en 1742 ce qui est connu aujourd’hui sous le nom de conjecture de Goldbach et s’énonce comme suit : « Tout nombre entier pair strictement supérieur à 2 peut être écrit comme la somme de deux nombres premiers ».
Où que l’on plonge dans l’infini de l’énumération des nombres entiers pairs celui que l’on trouve s’avère toujours être la somme de deux nombres premiers.
Il en a toujours été ainsi depuis que Goldbach (...) -
Guide du développement hasardeux (3)
8 février 2009, par JC Sekinger« Wieder Weißhöhung bis zum höchsten Licht mit Eitempera in die noch nasse Lasur » et peindre tant que le ciel est clair. Chercher vaguement quelque chose, quelque part. Éviter son regard. Ne pas répondre. Accepter les injures. Déplier la carte du monde, en imagination, et ne pas savoir la replier. Remettre du bois dans le feu., de l’acacia. Il est jaune et laissera une cendre très blanche. Lire et écrire pendant plusieurs heures Mourir (jusqu’à demain (...)
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Guide du développement hasardeux (2)
5 février 2009, par JC SekingerAvoir quelques absences. Lire dans un petit livre jauni. Aller chercher ses enfants et les embrasser. Guetter le moment où le soleil disparaît dans un embrasement. Éplucher une grosse racine, l’émincer et la faire cuire lentement. Dîner. Se verser un verre de vin rouge et le boire à petites gorgées. Disposer des bûchettes de châtaignier contre une pomme de pin assez sèche (elle est ouverte et grise). Y mettre le feu. Fermer l’air primaire. (...)
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Guide du développement hasardeux
5 février 2009, par JC SekingerAttendre que le soleil éclaire les nuages par dessous : quelques fois le matin ou quelques fois le soir. Mais c’est le matin qu’il faut attendre. Attention. Ça fait alors une belle lumière orange ou rose. Faire frémir de l’eau. En verser un fond sur des feuilles de Camelia Sinensis séchées mais non fermentées. Attendre une minute. Mettre le reste de l’eau, verser dans une tasse blanche et boire sans attendre. Imaginer des pétales rouges sombre tombés sur l’herbe verte. Préparer une détrempe selon se (...)
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Journal d’un étourdi (2)
4 février 2009, par JC SekingerJ’ai beau plisser le front et arrondir les yeux ou froncer les sourcils, rien ne trouble mon absence : ni étonnement, ni contrariété.
Comment décrire ce dont on ne trouve pas les limites ? Comment le circonscrire, le détourer, le définir ou le finir ?
"Mon ami, combien de têtes as-tu peins déjà ? Déjà ? Moi je voudrais faire un portrait : la fille tiendrait une plume dans une main et un citron dans l’autre. Elle me regarderait, ou non, et sa tête serait belle."
Ma tête disparaît, par devant d’abord, (...)
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