Extraits du journal d’un peintre

 17 janvier : L’or que les Byzantins mettaient sur leur panneaux, lumière spirituelle autour d’un saint homme, je pourrais le mettre autour d’une simple pomme ridée ou même d’une noix. Je ne le fais pas parce que le prix le coût m’en dissuade.
 22 mars : Je pense souvent au détail d’une lettre, à cette phrase d’un peintre italien de [mot illisible] à son mécène : « envoyez-moi de l’Azur d’Allemagne ! ». Certaine poésie est impérieuse !
 5 juin : Un à-pic [mots raturés et illisibles] plis noirs verticaux [mots illisibles encore] fleuve brun-vert. J’écrirais sur le côté « Où va-t-elle ? ».
 12 décembre : Il y a tant de silence ici, tant de silence. Tous ces objets immobiles m’enserrent et leur immobilité me pétrifie s’enracine en moi. (soudain, je pense à Daphné et Apollon)
 9 janvier : Je vais arrêter de chercher de l’argent avec les tableaux ! Ce ne sont pas de méchantes brouettes, bon sang ! Les tableaux, ce sont les tamis de l’air, de l’âme !