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Porte glorieuse et porte honteuse

samedi 7 janvier 2012, 17412e jour de mer, par JC Sekinger

La glorieuse porte du Mariage, avec tapis rouge et grains de riz, à la Mairie et/ou à l’Église — lieux consacrés — chapeaux extravagants et défilé automobile, est l’entrée dans la Vie Matrimoniale. La question survolée par le Maire lors de la Cérémonie, d’un air entendu et entre deux boutades de potache, est le droit des régimes matrimoniaux qui « a pour objet l’étude du régime des biens entre les époux » [1]. C’est plus sérieux qu’il n’y paraît, le Mariage.

La porte honteuse du Mariage — pot de chambre et vide-ordure — est le divorce. Contrairement au Mariage, le divorce peut demander beaucoup de temps et coûter très cher, car un Notaire doit établir la Convention Patrimoniale censée régler les droits patrimoniaux des futurs-ex-époux. Ces questions [2] ne se discutent pas : les futurs divorcés et le Notaire sont penchés sur des calculatrices et ferraillent vivement comme dans un film de cape et d’épée : y en a qui vont basculer en cassant le mobilier — et ça ne peut pas être le Notaire : il fait D’Artagnan. Pour les futur-disjoints, divorcer sans calculette, c’est comme faire du trapèze à quinze mètres sans filet : c’est risqué — l’un des deux au moins pourrait bien se retrouver en slip sous un pont. C’est vraiment du lourd, le divorce.

Le divorce est le volet patrimonial du Régime Matrimonial. Vous avez bien sûr remarqué la symétrie entre Mariage et divorce : matrimonial d’un côté, patrimonial de l’autre. Les deux faces d’une même pièce : une dorée et lustrée, l’autre crasseuse et noire. Le mariage commence chez le Notaire (sourires jusqu’aux oreilles) et finit aussi dans son étude (hoquets et sursauts d’agonie) [3]

Mais qu’en dire ? Je n’ai pas tout compris du début et je ne comprends pas tout de la fin.

(Il hésita : sortira-t-il côté-cour ou côté-jardin ?)


[1source

[2si le cœur vous en dit, voir ici

[3L’avocat c’est autre chose : il prend la place du maire qui lisait le Code Civil.

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