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Salon

dimanche 15 octobre 2006, 15502e jour de mer, par JC Sekinger

J’ai été membre du jury d’un salon de peinture. A priori je détestais ça... j’ai accepté pour voir et sentir de la peinture.

Bien sûr, on part d’où on est et on peint le chemin qu’on devine mais si on ne sait pas où on va, ou si on est perdu... Sur 250 tableaux et je n’ai presque vu que des égarements [1] Nous étions onze et nous avons retenu une cinquantaine d’oeuvres. Bien sûr, pas sans que l’un ou l’autre d’entre nous n’ait perdu quelque chose de lui-même : Je voulais retenir des tableaux qui m’échappaient parce que j’étais seul, c’est pénible mais inévitable.

Or hier, il a fallu élire trois artistes sur cette cinquantaine. Les deux premiers seraient choisis selon des critères prétendument objectifs (« originalité », « créativité »...) et le troisième serait élu au « coup de coeur ».

Triste salmigondis de règles mathématiques, d’impératifs politicards, de réminiscences historico-artistiques et de cartes routières où des chemins étaient esquissés dans la bête mélée de ce jury... Affrontements d’ego monolithiques ou tremblotants.

Bref, a posteriori aussi, je déteste ça.


[1Ça n’est qu’un jugement, pas une vérité. Je sais comme il est difficile de peindre ce qu’on voit : Un jour, j’avais une vingtaine d’années, j’ai montré un de mes tableaux à un ami plus âgé. Il m’a demandé de lui dire ce que j’avais voulu y mettre... « Mais on ne voit rien dans ce tableau de ce dont tu me parles ! ».

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