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Que souffrir m’apprenne enfin !

lundi 11 avril 2011, 17141e jour de mer, par JC Sekinger

Par nature, nous dépendons de l’air et de l’eau, de l’amour et des fruits, du soleil et du sommeil. À cette dépendance fondamentale, il ne viendrait à personne, sauf à un abruti, l’idée d’opposer celle de liberté comme refus de la dépendance ! Cette dépendance fondamentale est même notre liberté première : celle de vivre ! La refuser serait simplement mourir. Il y a donc des sortes de dépendances, de soumissions, comme celle qui nous contraignent à respirer, nous désaltérer, aimer, être aimé, se nourrir, se chauffer ou dormir, qui, pour des questions de vie ou de mort, sont acceptées d’emblée. Il ne peut pas être question là, d’humilité ; mais d’aimer la contrainte de la vie, d’aimer notre propre corps comme étouffoir et chandelle à la fois. C’est cette soumission naturelle qui nous a donné la vie, la fait durer un temps sans mesure et la reprendra.

Dès lors, comment savoir si une contrainte est acceptable ou ne l’est pas ? La souffrance, comme je l’ai déjà écrit, est une indication certaine. J’ai été dressé, comme nombre d’entre nous, à n’en pas tenir compte. Maintenant, je veux apprendre d’elle : que souffrir m’apprenne enfin ! La souffrance est une indication et elle n’est rien d’autre, elle n’a aucune autre signification.

J’accompagne la souffrance et pars de mon plein gré : personne ne me chasse plus.

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