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L’atelier

où j’apprends à peindre, où j’apprends à vivre

mercredi 2 juillet 2003, 14301e jour de mer, par JC Sekinger

Un jour merveilleux, quelqu’un m’a offert un chevalet, simple trépied de hêtre, des toiles, des couleurs et des brosses... J’ai fait un atelier d’un appentis aux murs de grandes briques un peu noircies, dans une vaste cour de gravier, derrière la maison ; Depuis ce jour, j’ai commencé à apprendre le silence, la solitude, le travail... la Beauté.

j’avais 14 ans et mes yeux se sont entrouvert... Dans la petite pièce sombre il y avait un vieil établi épais et poussiéreux ; par la fenêtre, je voyais un lilas. Il fleurissait pour mon anniversaire. J’entrais dans la pénombre de cet endroit comme dans un secret connu de moi seul. Cet atelier, c’était une île que j’avais découvert.

J’ai 39 ans. Cet atelier, je l’ai amené partout ! il a changé de ville, de pays, il a changé de taille, de forme... il s’est orienté, désorienté... pendant plusieurs années, je l’ai partagé, je l’ai perdu, retrouvé ! Partout où j’ai vécu, il y avait une pièce pour l’atelier, avec une odeur de térébenthine, d’aspic et de copal, de lin, de bois et de craie... refuge et centre...

Au fil des ans, des dessins et des peintures se sont accumulés. Souvenirs visibles : ce portrait, ce paysage, ce corps, ce fruit... anamnèse manifestée.

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