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Comme une buée

mercredi 9 février 2011, 17080e jour de mer, par JC Sekinger

En se dédoublant dans la conscience, la souffrance redouble.

Alors que disparait la cause réelle de la souffrance, sa représentation persiste.

— Comme un écho.

Le souvenir de la souffrance, reflet idéel, se substitue alors à sa cause réelle et la souffrance ressentie, tirant sa force de cette image, est perpétuée.

En l’absence de toute cause réelle, la souffrance ressentie, buttant contre sa cause imaginaire, la modifie : Cette dernière, ne pouvant plus refléter la cause réelle de la souffrance, se tourne vers la souffrance-même.

— Comme un miroir.

Ainsi, de conséquence, la souffrance ressentie devient sa propre cause.

Si la cause de la souffrance ressentie n’est alors plus qu’elle-même, il ne sert à rien de chercher à neutraliser la représentation qui en était la cause imaginaire.

Afin que la souffrance cesse, il faut se tourner vers celle-ci, la distraire ou la soigner, la comprendre ou l’aimer.

Quand la souffrance disparait, sa cause imaginaire, qui n’est autre que le reflet de cette souffrance, peut alors s’évanouir.

— Comme une buée.

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