Il lui fallait admettre qu’il était bien le poids mort qu’elle décrivait avec dégoût et colère. Il regardait les détails de ce terrifiant visage de haine tourné vers lui, indistinctement les admettait. Était-il donc invivable pour qu’elle le haïsse autant ? Dès lors, pouvait-il vivre avec lui-même ? Comment admettre ce portrait ? Qui dépeint-elle à coups de hache ? Parle-t-elle de lui ? Il ne peut pas se défendre, seulement constater la haine dardée vers lui et admettre la monstruosité de sa propre (...)
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Chroniques
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Haine ordinaire
29 décembre 2011, par JC Sekinger -
Demandez vite au Père Noël !
20 décembre 2011, par JC SekingerJ’ai toujours dans mon sac, une tablette tactile . Dès que j’en ressens le besoin, hop, stylet : traitement de texte, dessin bitmap à très haute résolution. Sa mémoire de stockage est parfaitement dimensionnée, sa puissance de calcul virtuellement illimitée et surtout, elle fonctionne uniquement à l’énergie solaire, sans aucun capteur et même s’il pleut pendant trois semaines. J’allais oublier : souple et légère ! (Si vous ne l’avez pas encore, demandez vite au Père Noël (...)
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Forte récompense
18 décembre 2011, par JC SekingerAyant dû rapidement informer quelqu’un de ma « personnalité », le prévenir de mes traits de caractère et surtout me situer par rapport au type « mature », « organisé » et « indépendant » — je me suis trouvé dans l’impossibilité de le faire.
Je suis... je suis...
L’ennui, c’est que celui qui se dit « mature », « organisé » et « indépendant », celui qui est mis en valeur par notre société, ne me semble rien de tout ça. Il me parait au contraire et le plus souvent [1], faible de corps et d’esprit, maniaque et servile. (...) -
Dans ce Vide parfait !
28 novembre 2011, par JC SekingerTout à l’heure, faisant la sieste, et comme chaque fois, portes non-verrouillées. J’ai été réveillé par un bruit, un froissement ; je me suis dressé et, sans lunettes, j’ai vu une forme sombre et floue à la porte de l’atelier, il y avait quelqu’un là qui se tenait sans bouger et ne disait rien ; j’ai bondi, mis mes lunettes, c’était un inconnu et j’ai crié « qu’est-ce que vous faites-là ? Vous n’avez pas le droit d’entrer ! » J’ai dévalé l’échelle de meunier en me précipitant vers l’homme qui était grand, gros (...)
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Lueurs d’un divorce 6/6
26 septembre 2011, par JC SekingerIl vient de comprendre (devant le miroir embué de la salle de bains) : pour partir, il doit tout abandonner ! Il ne doit rien rester de sa vie lorsque il partira ! Le plus tôt possible ! Il doit couper tous les liens — en même temps — jeter toutes les images, se séparer de tout et de tous, et d’abord de la vieille histoire du vieux-lui-même. Elle croit que non et il la croyait ! Quelle erreur ! Il n’a plus peur ! Il doit vraiment renoncer à tout, s’incliner en reculant : les enfants, tels qu’il les a (...)
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Pension de famille
5 septembre 2011, par JC SekingerRien à voir avec le Cynisme des philosophes ainsi nommés et qualifiés, mais avec sa seule forme vide. Il ne l’aime pas ce cynisme-là : ironie froide et dure, chien d’humour qui dévore son maître et tous ceux qui croisent son chemin. Ce soir, avec le soleil qui descend lui viennent mille choses sur les pensions de famille, sur les enfants qui ressemblent à celui qu’on héberge, des yeux bleus comme lui, des doigts comme les siens, sur celui qui dort ici, parce qu’elle ne peut faire autrement et qu’elle (...)
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Des choses pâles
6 juillet 2011, par JC SekingerDepuis dix ans qu’elle faisait le deuil de ce gars, c’est à dire qu’elle en désimprégnait sa vie, elle est désormais assez guérie pour l’enterrer. Il respire encore mais c’est un problème dont elle ne peut se soucier. C’est son affaire à lui. Elle ne lui tendra pas la main (ça non), il est seul à pouvoir vivre encore et sortir de cette tombe où il tombe.
Depuis deux heures quatorze, il se dit qu’il doit y avoir des moyens de ne pas mourir en vrai. Il a regardé l’heure. Il a besoin d’aide. Il n’y arrive (...) -
« Terrorisme relationnel »
15 juin 2011, par JC SekingerChoc — il n’a pas son armure quand il se réveille : comprendre à demi qu’il a toujours été, avec les femmes, dans une relation amoureuse despotique, un « terrorisme relationnel ». Il ne le devine qu’un peu mais c’est déjà terrible. Pour sa défense, il voudrait dire qu’il a toujours été sincère et doux. Debout, mains sur les hanches devant l’évier, il regarde sans voir, fixement devant lui — regarde dans sa vieille histoire, remonte vers la source et se perd dans la (...)
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« Sens et beauté »
10 juin 2011, par JC SekingerExtrait de Sens et beauté de Philippe Mac Leod, éd. Ad Solem, p. 66/67
« Le bonheur se trouve là où tu es, dans une totalité vivante qui ne peut se donner que là où tu es, si toutefois tu cesses de la rêver ailleurs, toujours anxieux, là-bas où brillent le mieux, le plus, poussé par un désir tentaculaire d’exister partout, sans jamais t’apercevoir que l’étendue, le nombre entretiennent l’illusion d’un moi toujours à coté de sa nature profonde, qui se rejoint verticalement, par une descente radicale, (...) -
Lueurs d’un divorce 5/n
10 juin 2011, par JC SekingerSeules les larmes sortaient de lui, forçant par leur claire innocence la porte lourdement cadenassée de la souffrance.
La transparence et le silence des larmes désignent leur origine et leur fin : épure du sang et déploiement d’être.
Il a suivi à l’envers le trajet des larmes et a trouvé la joie.
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