Tourment prévu. Je n’ai pas su être le mari qu’elle voulait. Je ne suis pas non plus l’ex-mari qu’il faudrait : Je voudrais moi aussi, embrasser mes enfants jovialement quand ils s’en vont, mais je ne supporte plus de voir sur ces petits visages de profil, cette impalpable tristesse.
Sur ces petits visages doux
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Chroniques
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Sur ces petits visages doux
2 mars 2014, par JC Sekinger -
Extrait de rêve n°18179
12 février 2014, par JC SekingerCette nuit, entre le 11 et le 12 février 2014, rêvé de ma mère.
Je ne me rappelle plus les détails de l’histoire mais seulement que ma mère était vêtue de façon sévère et qu’elle avait la bouche étirée en un sourire caricatural et permanent.
Elle était effrayante et, debout, ne disait rien.
« Chirurgie » ai-je songé. -
Les douceurs
19 janvier 2014, par JC SekingerPénible solitude du dimanche soir. Je n’ai pas pu accompagner les enfants, « G. est en bas, tu n’as peut-être pas envie de le croiser » et je les ai embrassé sur le palier.
Je viens de me rappeler en rentrant dans mon appartement, ces mêmes soirs où je posais mes affaires dans ma petite chambre d’internat. C’était il y a 34 ans mais c’est, ce soir encore, la même solitude de l’abandon, qui m’a tout arraché sans que je m’en aperçoive, et en ouvrant les yeux, comme en secouant la tête, il n’y a plus que des (...) -
Étrangeté familière
14 décembre 2013, par JC SekingerMon petit garçon vient de me téléphoner. Il croquait des céréales.
On est tout sensible le matin − lui comme moi − mais je garde les idées claires sur la vie qui est la mienne désormais, j’accepte cette scission sans conditions.
Ça me met face parfois à un mur bien étrange au bas duquel sont deux enfants qui me regardent. Le mur est au soleil, et il y a des fleurs, comme là-bas.
Je découvre un rapport avec le présent que je n’avais jusqu’ici qu’avec le passé : je dois vivre et encore vivre des souvenirs (...) -
L’eau saisissante
23 septembre 2013, par JC SekingerÇa me manque ces conversations dont la profondeur se voit à la surface, comme à celle des lacs de montagne. Les conversations légères et graves à la fois. Ces conversations dans lesquelles nager et plonger, leur eau saisissante
Me manque aussi un chez-moi. J’ai un appartement, j’en paie le loyer. Ainsi j’y mets mon lit, des livres, j’y reçois mes enfants, j’y mange assis. Mais c’est une sorte d’hôtel..
« Bien des gens n’ont pas la chance que tu as ! », certes, mais bien des gens ont aussi cette « chance (...) -
C’est un peu bancal
15 juin 2013, par JC SekingerJ’ai écrit ailleurs, que le handicap peut se définir par la difficulté à franchir un obstacle et que, de ce point de vue, nous sommes tous handicapés. J’écrivais ça pour me rassurer. En fait il y a les handicapés physiques et ceux qui ne le sont pas.
À cause du syndrome cérébelleux, certains détails me font réagir exagérément : une bordure de trottoir, un éblouissement et je tombe de tout mon long avec un grand platch.
Je me relève, péniblement, tremblant et endolori.
Cet après-midi − comme à chaque fois (...) -
Liste du 18
18 mai 2013, par JC SekingerFouiller dans le silence avec mon âme pour y chercher les mots [1] Improviser au piano après avoir écouté Bach Rassembler les éclats et les reflets [2] Aligner les petits objets qu’il ne faudrait pas oublier Répondre aux questions qu’on me pose se nourrir deux fois (« n’oublie pas de vivre ! ») [3] Acheter un moule et faire un gâteau à la vapeur Poster la lettre à J.K. imprimer et afficher les conseils que donne M.E. Jacobsen Marcher (...)
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En ouvrant les yeux
14 mai 2013, par JC SekingerJ’ai encore dormi. Deux fois cet après-midi. En ouvrant les yeux − sans lunettes ma vue était floue − sur un angles des murs et du plafond, je me suis demandé : « qu’est-ce que je fais là ? C’est un mauvais rêve ! ». En clignant des yeux, j’ai entrevu la lumière du jardin, l’or et l’émeraude, et les ombres changeantes. Mais autour de moi, tout était gris et silencieux. J’ai de nouveau regardé ce coin un peu sombre, en haut, « qu’est-ce que je fais là ? ». « Je suis si loin de moi-même » ai-je encore songé. (...)
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Il était fatigué
29 mars 2013, par JC SekingerCertains soirs, un de ses enfants pleure de sommeil devant son assiette.
Alors, lui le père, donne a son enfant le nid de ses bras et de sa chaleur. Il l’emmène dormir doucement et éteint la lumière. L’enfant dort maintenant.
Mais certains soirs, il lui semble, à lui le père, avoir tout le poids de sa vie sur la tête − tout a sans doute commencé le matin par une infime variation de la lumière ou un bruit étouffé − cela lui serre la gorge et il n’arrive pas à pleurer.
Il se trouve alors isolé, sans (...) -
Je regardais le ciel
10 mars 2013, par JC SekingerEnfant, j’allais sur une île de gravier où poussaient un genêt et un jeune saule. Une île aussi petite que mon lit, près du bord d’un étang vaguement rectangulaire, dans l’ombre de l’usine où travaillait ma mère.
Je contournais « le trou d’eau », comme l’appelaient les ouvriers, puis botté de caoutchouc j’enjambais une étroite profondeur verte et j’arrivais sur la petite île, j’arrivais au centre du monde.
Je m’asseyais dans la lumière dorée de ma solitude. L’étang alors grandissait tant que j’en perdais de (...)