Mon cœur se vide goutte à goutte. Je ne parle ni de muscle ni de sang. je parle de cet océan dont je procède (et dont procède toute vie). Avec la vie part mon amour. Un jour, ne restera plus rien d’elle et je vivrai peut-être encore.
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Chroniques
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Mon cœur se vide
2 octobre 2019, par JCS -
20020
27 février 2019, par JC Sekinger« Le croiriez-vous ? Est-ce édifiant ? Ça m’est égal. Je tiens le propos suivant pour ne pas imploser : Je me sens parfois coupable d’exister. Détournez votre visage atterré ou furieux, partez — ou au moins, ne vous servez pas contre moi de cette débilité. »
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Me réparera
25 juin 2015, par JC SekingerOn dirait bien qu’il se termine avec la nuit qui tombe, ce cauchemar de trois années ; demain sera une rude journée de déménagement, de ménage, d’État des Lieux de Sortie mais je la finirai loin d’ici. Je finirai loin d’ici ce troisième déménagement depuis le divorce, le 20e depuis mon départ-fuite-en-avant de la maison maternelle à l’âge de 18 ans. 20 en 33 ans. Des déménagements fous. rue de la Monnaie,Troyes rue Linard Gonthier,Troyes Blumentor Str., Durlach Amthaus Str., Durlach Route de Verrières, (...)
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Combien étions-nous ?
31 décembre 2014, par JC SekingerQuand j’étais enfant, dans les années soixante, nous étions... mais combien étions-nous ? Mon jeune frère − mystère de gentillesse auquel je ne comprenais rien − ma mère.
J’étais là bien sûr, en transparence.
Il y avait, mais nous l’ignorions tous, un interdit sur la parole : elle ne devait pas servir à se creuser soi-même ni à soulever les autres. Les mots étaient enfouis derrière l’église froide, sous une dalle noire et brillante comme une obsidienne.
Il y avait aussi l’ombre de mon père, sans visage avec (...) -
Chant
29 août 2014, par JC SekingerVoilà deux années et huit mois que je vis dans un endroit que je trouve affreux, dans lequel je n’arrive pas à m’asseoir pour lire, juste à dormir d’épuisement. Un appartement dont je n’arrive pas à dire « c’est chez moi ». Plus d’atelier. Mais tout à l’heure juste au dessus de l’entrée 18 du bâtiment Lully, par un balcon, j’ai entendu un chant lumineux, une femme chantait. Sa présence invisible, sensible, joyeuse et puissante dominait, effaçait tout, ouvertures sombres, façades blanches, stores déchirés, tout (...)
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Dites haut ce que vous ressentez
24 août 2014, par JC SekingerJ’ai grandi inquiet, sous une menace imprécise et diffuse et l’impossibilité de dire mes sentiments. Alors ils se sont écrit sur mon front, en lignes mouvantes et plissées, enregistrements sismiques d’un tremblement constant.
Enfant, souvent et sur un ton un peu brutal, ma grand-mère m’ordonnait en désignant vaguement son propre front : « ne fais pas tes rides là ! ». J’ignorais de quelles rides il s’agissait mais je ne le demandais pas, les mots ne se formaient pas : Quelles rides pouvait-il y avoir (...) -
Sang de clou et pesanteur
7 août 2014, par JC SekingerIl a cinquante ans, le poil gris, le cheveu rare et très court. Le corps un peu voûté d’un maigre adolescent. Sa grand-mère lui disait quand il était enfant − vraiment enfant − « tu es maigre comme un cent de clous » et il comprenait, avec son petit corps d’enfant : « comme un sang de clou », un comble de l’inexistence qui lui semblait terrible. Mais qu’aurait-il pu y faire ? Aujourd’hui, il ne mange plus d’animaux par solidarité, avec les vaches ou les poules qu’il ne veut plus voir enfermées, privées de (...)
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Qui les révélerait
19 juin 2014, par JC SekingerJ’aimerais que ce message soit le dernier mais j’ignore s’il le sera. J’ignore si, de quarante secondes [1] mon silence s’étendra, lumière vivante et noire tant qu’elle ne touche rien [2] ; que la rencontre n’ait pas lieu et que ses lumineuses mains ne trouvent rien de ce qu’elles cherchent : le corps céleste et blanc qui les révélerait.
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Rentrée chez toi
9 juin 2014, par JC SekingerAngles froids de notre tête, anguleuse torture de verre sale Profonde nuit du ventre chaud Silence rouge et vif Pétales tombés des lèvres Carte avec une seule route Bordée de puits avec un petit arbre chaque fois, feuillage frémissant Oiseau caché dedans, silencieux, plumes ébouriffées À chaque arbre un oiseau silencieux Plumes ébouriffées Longtemps J’ai attendu, assis sur le petit mur Mais j’ai dû me tromper d’endroit, tu es sûrement rentrée chez (...)
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Ces semaines-là
28 mars 2014, par JC SekingerDans le calendrier il y a des semaines paires et des semaines impaires. C’est une surcouche de convention qui ne concerne que les les prévoyants et autres avisés qui savent combien de semaines il y a dans une année.
365÷7=53,571428571. Un bout de semaine ça compte pour une semaine entière. La semaine 1 a commencé cette année un mercredi. Je n’en sais pas plus.
Je suis un ex-mari vous savez. J’ai des tas de décisions à prendre avec mon ex-épouse car nous avons deux enfants.
Elle est très organisée. (...)