Avec ses plus ou moins grandes folies, une journée peut être difficile à vivre : il est tiré ici et là, pressé derrière son propre front.
(Il n’est peut-être pas ordinaire d’être aussi fou qu’il l’est.)
Lorsqu’un coup trop violent l’atteint par surprise, les hurlements des choses l’aspirent par ses propres oreilles.
Beaucoup plus tard, il est seul. Il s’assoit et regarde.
Plus exactement, mais c’est difficile d’être exact en parlant de son propre regard : Cela regarde calmement et il se calme enfin (...)
Accueil > Notes en l’air
Notes en l’air
· Une anagramme ? « Aléa et illustré »
-
Cela regarde calmement
16 juillet 2009, par JC Sekinger -
Journal d’un étourdi (8)
30 juin 2009, par JC SekingerIl a besoin que les choses soient dénombrables : deux causes à la forme des nuages, trois valeurs pour peindre les cheveux ou les drapés ou les corps, treize raisons de percevoir la profondeur. Trente-trois muscles du visage. Ça le tranquillise.
Il est un peu inquiet : il ne se rappelle plus le nombre de modalités de l’être. Ni même s’il l’a jamais su (et l’ignorance serait terriblement pire que l’oubli).
Sa pensée chuchote à ses oreilles, lui répète obstinément la même phrase. Elle tourne un miroir (...) -
Blessure de guerre
19 juin 2009, par JC SekingerLes yeux fermés, il suit ses pensées. Des fils simples et minces. Dans le flottement juste avant le sommeil, il voit passer un calembour : « lésion d’honneur ». Il sourit sans bouger la bouche. C’est sans doute ce qu’il a.
-
Ce corps vivant
18 juin 2009, par JC SekingerLe corps humain vivant est parfois rose à l’extérieur et, sous la peau, d’une matière molle et fragile. Dans son for intérieur, ce corps est armé de façons d’échafaudages assez durs, entre verre et bois, pour le porter et résister élastiquement à la plupart des chocs. Ce corps vivant est rempli de sang, de graisse et d’autres substances : cela fait des couleurs surtout rouges, blanches bleues et noires (et toutes synthèses d’icelles qu’une brosse puisse faire). Ce corps vivant est plutôt souple et ne se (...)
-
Voyage dans le temps
18 juin 2009, par JC SekingerL’hôpital ressemble au train en ceci que, patient ou voyageur, l’homme qui y attend doit en rester captif, contraint de s’y asseoir ou de s’y assoupir.
Des heures, des jours, des semaines, des mois.
Mais par la fenêtre, le paysage reste immobile car, contrairement au train, l’hôpital ne voyage que dans le temps. -
Par là
6 juin 2009, par JC SekingerPuiser où, dans la nuit, je devine une précipitation.
-
De bien pauvres phrases
6 juin 2009, par JC SekingerNe me viennent plusieurs phrases que si j’ai échoué à n’en écrire qu’une. De bien pauvres phrases qui se poussent pour monter sur la scène.
-
Quatre de ses idées (2)
29 mai 2009, par JC SekingerIl n’arrive pas à les penser jusqu’à la fin (le soleil ou le parfum des troènes, les petites étoiles blanches du sureau noir ?)
la couleur : il ne peut s’en saisir, elle fuit, flotte, s’effrange et déborde. Elle est spirituelle et il s’en réjouit.
les mots : Il trace le chemin des mots dans sa mémoire et vers le soleil.
les pierres : Il aime les regarder. Il n’y a pas moins qu’elles.
Imbrications : il aime que sa vie, comme une timidité d’arbre, en épouse certaines (...) -
La pluie
14 mai 2009, par JC SekingerRouler sous la pluie m’a apaisé. Une minute a suffi pour que je sois trempé et glacé, pour que les pantalons me collent aux cuisses, que j’aie de la buée sur les lunettes. Mais il aura encore fallu un bon quart d’heure avant que je ne la laisse desserrer mes mains. Alors enfin, la pluie, je l’ai laissé m’emmener.
-
Notes d’un cas isolé (un autre soir)
6 mai 2009, par JC SekingerSi on me le demandait, j’expliquerais que fabriquer quelque chose est toujours m’échafauder et me fonder aussi, et que je ne peux pas porter quelqu’un si je n’ai pas pu me porter moi-même grâce à mes fabrications.
Fabriquer est vital et si j’en suis empêché, j’existe chaque jour un peu moins. Si peu, c’est vrai, que je ne m’en aperçois pas toujours et qu’il faut quelque fois plusieurs années avant de constater avec horreur que je n’existe presque plus.
Si on me le demandait, j’expliquerais l’urgence dans (...)
0 | ... | 310 | 320 | 330 | 340 | 350 | 360 | 370 | 380 | 390 | ... | 410