J’ai peur (quel orgueil cependant)
que le regard se perde comme l’eau dans le sable
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Notes en l’air
· Une anagramme ? « Aléa et illustré »
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Sable
6 août 2018, par JC Sekinger -
Cette étoile que je vois
18 juin 2018, par JC SekingerCette étoile que je vois, je sais la reconnaître et je connais son nom : Aldebaran, treizième étoile la plus brillante de toutes les nuits, Alpha Tauri, géante rouge-orangé. Elle semble être une des Hyades mais elles sont deux fois plus loin qu’elle. Elle brûle à soixante-cinq années-lumière mais cette distance reste invisible : elle tremble sur mes lèvres.
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Je me penche en silence
7 mai 2018, par JC SekingerJe ne regrette pas le passé, j’en ai besoin : comme un arbre a besoin de terre et de racines. Peut-être même les aime-t-il : par elles il est nourri (et par ses rêves foliacés, bien sûr, et tous les météores in fine) puisqu’à elles il est attaché — soumission librement consentie qui lui permet d’exister. C’est ainsi que parfois je me penche en silence : c’est pour plonger plus haut mon regard dans le (...)
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Deux jours
16 avril 2018, par JC Sekinger— 19701
Il se passait dans le ciel
toutes sortes de nuages
transluminescents
comme des visages
-- 19703
Le matin, ça semble fou
et le soir, évident
qu’il s’agisse d’aurore
ou de soleil couchant -
Perspective linéaire
27 mars 2018, par JC SekingerFaudrait-il donc choisir de ne plus voir la réalité qu’à travers une fenêtre rectangulaire (comme celle de la caisse de « L’homme-boite » d’Abe Kobo), 37° en largeur, 28° en hauteur, et dont les bords masqueraient l’indicible — tout en permettant d’appliquer à ce qui se verrait encore les règles de la perspective linéaire ?
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Le rappel des « v »
2 mars 2018, par JC SekingerLu la nouvelle de Borges Le livre de sable.
-- Je dois raturer « livre » en écrivant cette ligne
(dans mon carnet turquoise tordu par les pluies)
parce que j’ai écrit « libre »
(la confusion est-elle plus fréquente encore pour les hispanophones ?)
mais le rappel des « v » est si fort qu’avant de revenir à « livre »,
je pense toujours à « vivre ». -
Parce que je dormais
3 février 2018, par JC SekingerJe dormais je dormais longtemps longtemps je dormais je n’ai pas répondu alors que tu me demandais tout doucement je n’ai rien entendu parce que je dormais
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Bouquet
16 janvier 2018, par JC SekingerÇa n’était qu’une lettre administrative mais en allant la poster hier matin, je la portais comme des fleurs pour les offrir. Je m’en suis rendu compte au moment où une fille m’a dépassé.
Hier soir, j’ai lavé mes pinceaux, savonné, frotté dans la paume de ma main gauche en me servant du conflit entre les muscles adducteurs et abducteurs de mon bras droit. Ensuite je les ai alignés sur la céramique blanche à droite de l’évier de la cuisine entre un bol et une casserole.
Cette nuit, j’ai rêvé que je tenais (...) -
« Contrainte du prisonnier »
9 janvier 2018, par JC SekingerIl écrit « mon amour » mais non « je t’aime » Il écrit « source », « rivière », « mer » « océan » même mais n’écrit ni « fleuve », ni « ciel ». Il écrit « âme » et non « esprit » « mains » et non « corps entier » écrit « vu sur un sourire » mais non « effleuré par tes doigts » (ou peut-être était-ce moi ?)
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Je dis oui
7 janvier 2018, par JC Sekinger... et je dis oui à la sieste de 13 heures, oui aux sourires édentés, oui à la coupole du ciel (celle qu’on dit azurée), au silence désiré, aux vagues sur le fleuve ; oui à la route goudronnée, aux poires qui s’abîment dans la corbeille à fruits, oui aux semelles de feutre sous mes pantoufles rouges (même si elles sont usées) ; je dis oui aux amours naissantes, aux ramures en hiver, aux mangas sous-titrés qui font glousser ma fille ; je dis oui à la vaisselle dans l’évier, à l’assiette cassée qui venait de (...)