« Que je vous en donne des noms variés, que je vous le montre de diverses manières ne vous aidera pas beaucoup, à moins que vous n’ayez la capacité de voir. Vous pourrez désigner tant que vous voudrez un perroquet sur une branche à un homme qui a la vue basse, il ne le verra pas. Au mieux il verra votre doigt. Il vous faut purifier votre vision, apprendre à voir au lieu de regarder, et vous verrez le perroquet. Il faut aussi que vous soyez avide de voir. Il vous faut, pour atteindre à la (...)
Accueil > Mots-clés > sans-tête > vision
vision
Articles
-
Lucidité et sérieux
2 octobre 2009, par JC Sekinger -
Or une chose est parfaitement claire
3 octobre 2009, par JC SekingerUn jour, j’avais presque 37 ans, je ne pouvais plus parler. C’est embêtant lorsqu’on a été habitué à pouvoir le faire, mais le tragi-comique de l’affaire est que j’avais en même temps la certitude de le faire correctement : J’émettais quelques faibles grognements tout en étant absolument certain d’avoir prononcé une phrase ! « j’ai soif », pour moi, devait être quelque chose comme « mbgggphd » ou « ffnnn » pour les gens penchés sur mon lit. Je ne comprenais pas qu’ils ne me comprennent pas, j’avais pourtant dit (...)
-
Je cherche un autre métier
19 janvier 2010, par JC SekingerIntroduction Pas la peine de venir à la maison dans l’espoir d’acheter des croissants, je n’en fais pas. Pour les tableaux ou les dessins, c’est un peu différent : j’en fais mais ils ne sont pas plus à vendre et si, comme le dit à peu près Nathalie Heinich, un artiste raté, c’est un artiste dont on ne voit pas ce qu’il fait... alors oui : Je suis un artiste raté ! Mais soyons précis : ce que je peins (ou dessine) peut quand même être vu, en cherchant un peu, et il m’est même arrivé de le vendre, mais je (...)
-
Belles
28 janvier 2010, par JC SekingerPourquoi certaines apparitions de nuages dans le manuscrit bleu du ciel, certaines occurrences de toits ou de branches semblent-elles belles ?
-
Tout le chemin approche
12 avril 2010, par JC SekingerUne fois franchie la passerelle très haute sur la rocade, soleil couchant derrière le coteau à droite, nuages disparaissant dans la nuit à gauche, le corps humain descend dans l’ombre et rien ne le sépare du trottoir silencieux ni du haut mur de pierre devant, des entremêlements de la vieille glycine. Un peuplier avance et grandit calmement : tout le chemin approche.
-
Corps flottant
7 décembre 2010, par JC SekingerDepuis trois jours — mais ils sont sans doute là depuis des mois car je nettoie mes lunettes très souvent depuis quelques temps — je remarque des corps flottant dans le vitré de mes yeux, surtout du droit. Des gribouillis noirs mais surtout un grand nuage d’eau savonneuse qui voile par instants la moitié de mon champs de vision ! Vous connaissez le principe ? Mes yeux tournent vers la gauche ? Les corps flottant tournoient vers la gauche. mes yeux repartent à droite ? les corps flottant suivent le (...)
-
Laissez vos yeux deviner
30 janvier 2011, par JC SekingerQuatrième version de cet organigramme fait avec Puredata : une séquence d’algorithmes liés les uns aux autres pour donner forme, ici encore, à une idée musicale. Les algorithmes que j’utilise le plus sont un générateur d’impulsions et un de nombres pseudo-aléatoires. Je mets en place ensuite des opérations arithmétiques simples. Ici, le programme lit des nombres stockés dans des tableaux ou pris « au hasard », ces nombres seront envoyés via MIDI (Musical Interface for Digital Instruments) et deviendront (...)
-
Il s’est rappelé Bernard Noël.
2 février 2011, par JC SekingerDans la rue, après la passerelle, il y eut comme un léger retournement de l’air. Il s’est hâté vers le tramway, s’est assis bien droit et a vu qu’il ne regardait plus mais que l’air même le regardait (il regardait d’ailleurs dans toutes les histoires). Il se dit que l’air était le même à travers son visage, à elle, et il s’est rappelé Bernard Noël.
-
Armée d’archers
15 décembre 2011, par JC SekingerL’angle de vue ne nous déchire pas comme un morceau de verre et son armée d’archers, nous fixant à nous-même tel que nous voient les autres
-
« Je l’appelais doucement »
25 mars 2013, par JC Sekinger« Finalement, mes yeux, je les rouvrais. Je le faisais en un endroit que j’étais tout seul à connaître. Secret et incroyablement clair. Ce n’était plus au milieu du visage, dans ces deux trous qui miroitent. Ce n’était même plus au bout de mes doigts que j’essayais de faire oublier. Mais dans une circulation, comme celle de l’eau claire, à travers ma gorge, mon front et ma tête − toute ma tête. C’était dans un grand passage de la vie ; et cette vie était la mienne sans doute, pourtant je la prenais ailleurs (...)