L’autre
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souffrance
Articles
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Blanc
8 mai 2011, par JC Sekinger -
En passant une porte
24 mai 2011, par JC SekingerVêtements égarés. Il fait froid dans ce corps d’être humain (on voudrait un gros pull, un vieux qu’on aime bien), mal aux jambes et aux bras, mal à tout le visage et à toutes les dents. On ne peut se confier, ni s’absoudre, ni se fondre comme la neige. Désespoir blanc qui fait tituber dans la cuisine et se heurter l’épaule en passant une porte.
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Lueurs d’un divorce 2/n
26 mai 2011, par JC SekingerIl doit se faire un deuil. Grand deuil. Le système nerveux central en se ramifiant, modifie l’environnement, mais il est en même temps inspiré et modelé par lui (autant dire qu’ils sont indissociables). Soit, dans notre cas, un effondrement ou une explosion de « l’environnement » psycho-affectif et on perd sa route, les chemins deviennent étranges : une très grande partie de nous n’est plus irriguée, les branches maîtresses de l’arbre de notre vie noircissent et meurent. On (...)
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Il n’y a que son handicap qui l’attende
30 mai 2011, par JC SekingerOui, il tremble le cérébelleux, sa nuque lui fait mal aussi, comme si son cou était horizontal. Son handicap physique est comme un sale type à qui il doit donner la main chaque matin pour ne la relâcher que la nuit, alors qu’il dort inquiet et seul. Le matin il est de nouveau là, couché contre lui, le sale type tordu et douloureux qu’il doit aimer. Son handicap ferme le visage des autres, et leurs mains. Son amour est intact pourtant, plus grand que jamais mais il n’y a que son handicap qui (...)
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Il mange dans un bol en bois
30 mai 2011, par JC SekingerIl halète de douleur. Les pleurs brûlent et soulagent. Il voit trouble à travers. Mais ça n’est pas du tout important. C’est accessoire tout ce qu’il voit. Il mange dans un bol en bois.
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Blessure d’épingle
4 juin 2011, par JC SekingerIl ne va vers les autres que pour les ramener dans sa vie comme l’araignée, les papillons. Fantôme affamé du Samsara, ventre immense et bouche en blessure d’épingle.
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Lueurs d’un divorce 5/n
10 juin 2011, par JC SekingerSeules les larmes sortaient de lui, forçant par leur claire innocence la porte lourdement cadenassée de la souffrance.
La transparence et le silence des larmes désignent leur origine et leur fin : épure du sang et déploiement d’être.
Il a suivi à l’envers le trajet des larmes et a trouvé la joie. -
Silence et absence
3 juillet 2011, par JC SekingerJ’avais dix-huit ans quand j’ai entendu cette phrase, dont j’ignorais alors qu’elle était de Cioran : « j’étais comme une marionnette cassée dont les yeux seraient tombés à l’intérieur ».
Je n’ai jamais depuis trouvé mesure plus juste et simple de la souffrance or il y a une figure de rhétorique dans cette phrase : une comparaison, un « comme » qui rend l’idée poreuse : « je » ne suis pas « une marionnette cassée » mais simplement « comme » elle, il y a une distance entre ce que je suis vraiment et cette (...) -
« Le chevalier, la mort et le diable »
5 août 2011, par JC SekingerIl était une fois, dans un pays très lointain, un roi et une reine immensément malheureux. Chacun pour des raisons immensément différentes. Un chevalier égaré, égaré de très loin, était venu frapper à leur porte. Reparti le lendemain, emportant quelque chose de leur souffrance — un petit cœur noir et palpitant qui n’était pourtant à aucun d’eux — le chevalier n’avait jamais retrouvé son chemin.
[gris]Albrecht DÜRER (1471-1528) Le Chevalier, la Mort et le Diable 1514 Gravure sur cuivre, burin H. 24 cm ; L. 18,1 (...) -
Haine ordinaire
29 décembre 2011, par JC SekingerIl lui fallait admettre qu’il était bien le poids mort qu’elle décrivait avec dégoût et colère. Il regardait les détails de ce terrifiant visage de haine tourné vers lui, indistinctement les admettait. Était-il donc invivable pour qu’elle le haïsse autant ? Dès lors, pouvait-il vivre avec lui-même ? Comment admettre ce portrait ? Qui dépeint-elle à coups de hache ? Parle-t-elle de lui ? Il ne peut pas se défendre, seulement constater la haine dardée vers lui et admettre la monstruosité de sa propre (...)