Le Sommeil
Vous fermez les yeux et attendez. Le Sommeil vous trouve. Tandis votre corps s’évapore, vous êtes conduit au Royaume-où-tout-disparaît. Avant de l’atteindre vous traversez des forêts confuses, des montagnes sans chemin, des nuées, des brumes, des lacs et des incendies. Des créatures oubliées vous barrent le chemin, vous êtes assis seul dans un jardin ou dans une rue. Le monde est devenu étrange. Le voyage se termine et votre songe s’éteint, avec votre corps, à l’entrée du (...)
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Articles
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Le Royaume-où-tout-disparaît
7 septembre 2009, par JC Sekinger -
Rochers et rivière
19 septembre 2009, par JC Sekinger -
Un point en Lui
19 septembre 2009, par JC SekingerOn dit sommeil quand les yeux sont fermés et la respiration très lente ; on dit veille quand les yeux sont ouverts et la respiration rapide. Mais l’inverse arrivant aussi, qu’est-ce qui différencierait donc le sommeil de la veille ? On ne sort pas de ses rêves en se réveillant. On remplace l’espace du sommeil, pauvre en objets, par celui ‒ dense, anguleux, mouvant et coloré ‒ de la veille : il y a plus de choses dans la rue que dans la chambre. Ce qu’on appelle « rêve » dans le sommeil, on l’appelle « (...)
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S’éveiller vraiment
24 septembre 2009, par JC SekingerIl était dans le noir, devant la porte, attendant d’entrer ; il a parlé d’une voix suave, forte et perfide ; j’ai crié et j’ai ouvert les yeux. C’était un cauchemar.
« C’est mon rêve, ma mise-en-scène, ma sécrétion, cet homme effrayant c’est aussi moi et c’est ma peur qui l’affuble d’un masque effrayant ».
Pourquoi, lorsque je ne dors plus, toute situation effrayante traversée ne serait-elle pas encore « mon rêve, ma mise-en-scène, ma sécrétion » ? Comment fait-elle pour m’apparaître ? À travers les portes de (...) -
Inconscience ordinaire et ininterrompue
28 septembre 2009, par JC SekingerJe devine qu’il n’y a pas cet inconscient dont parlent les psychanalystes, car je ne vois pas que la conscience ordinaire en soit le contraire... Bien sûr, je pense que nos actes sont obscurément motivés par toutes sortes de souffrances inexprimées et de pulsions refoulées, mais peut-on extraire de ce brouet nommé « conscience ordinaire », un seul acte dont les motivations soient parfaitement transparentes ?
Je devine, dans ce qui est habituellement nommé conscience, un méli-mélo (...) -
Insomnie
3 décembre 2009, par JC SekingerLongue insomnie. Il se tourne à droite ou à gauche. Il construit une introduction, sa pensée est libre, sans attachements sentimentaux ; il fait des plans, des schémas ; il déroule sa pensée translucide dans un espace qui n’est ni lumineux ni obscur mais infini et hors du temps : l’espace des yeux fermés.
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Neige à contre-jour
17 janvier 2010, par JC SekingerIl est couché. Comme souvent, il est étendu sur le dos, jambes allongées, main droite tordue dans la gauche, vaguement nouées sur le torse. Draps tirés sous le menton. Ses yeux sont clos mais il ne dort pas. Lumière faible de chevet. Elle entre dans la pièce.
Elle, plus lasse qu’effrayée : tu as l’air d’un mort Lui, après un instant, les yeux toujours fermés : Tu te rappelles dans Rivers and Tides quand Goldsworthy ramasse de la neige qu’il jette en l’air à contre-jour ? C’est beau hein ? Et sans (...) -
Et il s’est assoupi
8 février 2010, par JC SekingerC’était enfin la nuit. J’ai entendu de nombreux échos indistincts dans l’observatoire. C’étaient des souvenirs. Je n’ai pas écouté ; j’ai esquissé des tas de choses poussiéreuses au coin des tables. Les tas se déplaçaient comme des dunes. J’ai aussi chiffonné mon corps sur une chaise cassée et il s’est assoupi.
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L’attente
18 mars 2010, par JC SekingerJe rêve très peu. Une fois tous les deux mois ? Impossible de dire la fréquence des fictions au cours d’une durée fictive.
Cette nuit, j’étais dans un atelier de restauration de tableaux. J’étais assis de travers, près d’une porte. J’avais encore mon manteau. J’attendais. J’avais la tête un peu baissée et je ne bougeais pas. Lassitude, immobilité et silence. Je devinais plus que je ne voyais les allers et venues juste devant moi. Il me semble que j’attendais quelqu’un qui était déjà là, à ma droite, (...) -
Éléments du rêve
9 octobre 2010, par JC SekingerEntre le moment où j’ai ouvert les yeux, au début, et celui où je les ai fermés, à la fin, je sais bien ce qui s"est passé : des histoire, un enchevêtrement d’histoires, une intrication chatoyante, miroitante, musicale autant que bruyante. Des caresses, des coups, des cris, des murmures, la journée, la vie.
Mais entre le moment où j’ai fermé les yeux, à la fin, et celui où je les ai ouverts, au début, que s’est-t-il donc passé (...)