Tête baissée sur ma peinture, je ne regarde pas Nelly qui dessine à côté de moi. Sûrement avec application. Silence.
- Je colorie ? - Oui. (C’est péremptoire mais à ce moment, je réponds sans réfléchir)
Encore quelques couleurs. Elle soupire. - Ça fait du bien dit-elle.
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Articles
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Ça fait du bien
27 décembre 2008, par JC Sekinger -
Les clochards
3 janvier 2009, par JC SekingerJ’ai parlé à un médecin de ma solitude et de mon besoin de partager mes convictions les plus profondes sur la peinture.
Un jour, je suis dans la souillarde, ou ailleurs dans la maison, et quelqu’un ouvre la porte. C’est un clochard avec un tableau abstrait (une espèce de truc marron vaguement décoratif des années soixante-dix). Je suis assez surpris et il me montre le tableau en m’expliquant que c’est le médecin qui l’envoie.
Je suis abattu.
Arrive un autre clochard, figure bouffie par l’alcool. Pas (...) -
Neige
6 janvier 2009, par JC SekingerLa neige n’a pas changé, depuis tant d’années. Elle est aussi belle qu’il y a quarante ans, toujours impeccable. Quand je peins, le temps s’arrête dedans, je veux dire : dans le périmètre du chevalet Mais, quand il neige, il s’arrête aussi dehors, je veux dire : derrière la fenêtre. J’aime peindre quand il neige.
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Extraits du journal d’un peintre
9 janvier 200917 janvier : L’or que les Byzantins mettaient sur leur panneaux, lumière spirituelle autour d’un saint homme, je pourrais le mettre autour d’une simple pomme ridée ou même d’une noix. Je ne le fais pas parce que le prix le coût m’en dissuade.
22 mars : Je pense souvent au détail d’une lettre, à cette phrase d’un peintre italien de [mot illisible] à son mécène : « envoyez-moi de l’Azur d’Allemagne ! ». Certaine poésie est impérieuse !
5 juin : Un à-pic [mots raturés et illisibles] plis noirs verticaux [mots (...) -
Boudin, Trouville
20 janvier 2009, par JC SekingerIl s’agit bien d’Eugène-Louis Boudin et de Trouville, en Normandie. Ce peintre qui vécut et mourut, entre 1824 et 1889 à la villa Breloque [1], entouré, à son insu, de mots... Comment dire ?
Il a peint des ciels légers et pourtant denses, et souvent à Trouville.
Parfois, je la vois s’assembler un instant et s’effilocher au dessus des collines d’ici : l’isophanie des nuages et du ciel. À chaque fois, je pense à (...) -
Le Musée Gauguin de Papeari ?
30 janvier 2009, par JC SekingerJe déteste voyager mais quand on nous a offert le voyage à Tahiti, en 2002, j’ai accepté : on y parle français, une cousine travaillait là-bas, une tante y avait vécu longtemps et mon père était allé y peindre...
Tout y fut poignant et doux à la fois : la chaleur, les odeurs, la Pointe Vénus, les cantonniers avec une fleur fermée de tiare à l’oreille, les tas de bananes au bord de la route, les beaux vendeurs de coco, les belles bavardant (« A poe te aute ») assises dans la mer, pareo flottant autour (...) -
Journal d’un étourdi (2)
4 février 2009, par JC SekingerJ’ai beau plisser le front et arrondir les yeux ou froncer les sourcils, rien ne trouble mon absence : ni étonnement, ni contrariété.
Comment décrire ce dont on ne trouve pas les limites ? Comment le circonscrire, le détourer, le définir ou le finir ?
"Mon ami, combien de têtes as-tu peins déjà ? Déjà ? Moi je voudrais faire un portrait : la fille tiendrait une plume dans une main et un citron dans l’autre. Elle me regarderait, ou non, et sa tête serait belle."
Ma tête disparaît, par devant d’abord, (...) -
Je ne sais pas pourquoi
18 février 2009, par JC SekingerUn journaliste a un jour demandé à mon père si sa peinture était « kitsch », s’il faisait de l’humour quoi. On pourrait se demander la même chose à mon sujet et je hausserais les épaules.
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Journal d’un étourdi (5)
20 février 2009, par JC SekingerHier, je regardais mon ami en considérant, symétriquement, ma propre absence. Mes phrases se formaient dans l’air, comme des nuages.
Je suis allé poster une grande lettre à « Bras Brillant », une sorte de cerf-volant très blanc. En route, je m’arrêtais photographier des ombres ou des fleurs, ou des branches. Le ciel était bleu et indifférent.
Ce tableau m’émerveille : les volutes d’étincelles d’or qui montent au dessus du feu dans l’obscurité des ramures, à gauche, se transforment en étoiles adamantines (...) -
Journal d’un étourdi (7)
21 février 2009, par JC SekingerBranches noires ou blanches, tordues ou droites, dressées minces et emmêlées sur le ciel. Je veux comprendre !
Qu’est-ce que tu ferais de chaque soir ? Il arriverait bien un moment où ta nature te ferait tomber non ? Tomber dans le noir.
« La pomme de pin vois-tu, a une structure très simple : des spirales d’or rayonnantes, croisées et des écailles en suites de Fibonacci. Mais ça n’est qu’une idée qu’elle interprète librement. » Il la reposa, hocha la tête et remonta ses lunettes tordues.
Le cours du (...)