Un grand secret me fut confié à la clarté de quelques mots, la douceur d’une voix aux rives silencieuses Il y eut un petit silence avant, un silence de bord de fleuve, de chemin d’ombre et de roseaux, de saponaires et d’alisiers Six mots, et le silence aussi entre chacun d’entre eux, de typhas et de libellules, d’ombelles blanches et d’ombellules De grandes bannières colorées que l’air enchante : un grand secret bordé de rives (...)
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parole
Articles
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Qu’est-ce que la parole ?
13 décembre 2012, par JC Sekinger -
Aux rives silencieuses
16 avril 2013, par JC Sekinger -
Dans ce grand cercle clair
8 juillet 2013, par JC SekingerSouvent, je parle comme j’écris. Il y a écrire comme on parle et l’inverse. Moi, c’est plutôt l’inverse. Des sortes de courts poèmes en prose écrite me sortent de la bouche, à tout bout de champ, à chaque longueur de nez [1], portés par un air blanc venu de mes poumons et avant lui, du ciel. Parler ne peut se faire utilement qu’avec autre-que-soi. Dangereusement. Écrire par contre, se fait seul, penché sur une feuille − même petite − au milieu silencieux d’un cercle sur-réel [2]. Je parle comme j’écris (...)
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Les mains font le jardin
29 décembre 2013, par JC SekingerL’amour est inqualifiable Il n’a pas de profondeur parce qu’il les a toutes L’amour n’a pas de profondeur il est la profondeur L’amour n’est pas logique Il n’a pas lieu dans la parole mais dans les lumières du jardin et dans ses ombres bleues et l’eau de sa fontaine Les mains portent les mots et non l’inverse Les mains font le jardin descendent dans la terre et montent vers les (...)
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Dites haut ce que vous ressentez
24 août 2014, par JC SekingerJ’ai grandi inquiet, sous une menace imprécise et diffuse et l’impossibilité de dire mes sentiments. Alors ils se sont écrit sur mon front, en lignes mouvantes et plissées, enregistrements sismiques d’un tremblement constant.
Enfant, souvent et sur un ton un peu brutal, ma grand-mère m’ordonnait en désignant vaguement son propre front : « ne fais pas tes rides là ! ». J’ignorais de quelles rides il s’agissait mais je ne le demandais pas, les mots ne se formaient pas : Quelles rides pouvait-il y avoir (...) -
« Le prénom » (2)
17 avril 2015, par JC Sekinger“Prononcer ton prénom, c’est te toucher du bout des lèvres”. J’avais quinze ans. Ma mère a toujours coupé mon prénom en deux pour n’en prononcer que la moitié comme si elle n’admettait près d’elle qu’une moitié de moi. Prononçant ton prénom, c’est à toi entièrement que je parle même si mon corps ne se saisit un instant que d’une partie de toi, dentelle d’âme, emmêlement de fils où se perdent mes doigts. (C’est si puissant, je ne le savais pas. (...)
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Et de rivière bleutée
26 décembre 2015, par JC SekingerJ’ai besoin de dire à quelqu’un que je l’aime. C’est de la pomme du Japon et de la pluie battante, de l’étoile la plus proche. Cette lumière tremble en moi et se soulève avec mon cœur. 18861e jour dans ce jardin — un peu voûté, Corps de cette parole imprécise et solaire, de feuilles d’arbres en arbres et de rivière bleutée.
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Ce n’est pas « la parole »
28 août 2017, par JC SekingerCe n’est pas « la parole », encore moins « La Parole », mais ma petite parole malentendue parfois, plosive ou chuchotée, articulée d’une voix blanche, criée, chantée, maladroite, pédante, savante, heureuse — brasillement des mots dans la bouche et les oreilles, escarbilles dans la transparence, papillons noirs dans l’ambre du silence.
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Parce que je dormais
3 février 2018, par JC SekingerJe dormais je dormais longtemps longtemps je dormais je n’ai pas répondu alors que tu me demandais tout doucement je n’ai rien entendu parce que je dormais