Par nature, nous dépendons de l’air et de l’eau, de l’amour et des fruits, du soleil et du sommeil. À cette dépendance fondamentale, il ne viendrait à personne, sauf à un abruti, l’idée d’opposer celle de liberté comme refus de la dépendance ! Cette dépendance fondamentale est même notre liberté première : celle de vivre ! La refuser serait simplement mourir. Il y a donc des sortes de dépendances, de soumissions, comme celle qui nous contraignent à respirer, nous désaltérer, aimer, être aimé, se nourrir, se (...)
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Articles
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Que souffrir m’apprenne enfin !
11 avril 2011, par JC Sekinger -
Extrait du journal d’un pas-grand-chose
7 mai 2012, par JC Sekinger2 mai
Les chemins de mon enfance étaient blancs, ceux-là sont noirs (ouvrent une inquiétude sous les pas), et sur leur nuit tombe une neige douce et tiède : chatons gris et tremblants.
6 mai
Fermé les yeux, fermé juste la lumière des choses. Frappé, extirpé par la musique, « ma vie sortait par là », comme si je reculais mais sans bouger, paupières baissées sur les larmes à l’entrée sombre de l’église (à l’entrée d’une forêt sombre et sans (...) -
De celui des nuages
30 juillet 2012, par JC SekingerQuelque chose n’allait pas entre le ciel et la terre. Plus exactement entre la lointaine flottille des nuages, lente et silencieuse, et la sombre échancrure des murs et des toits, de part et d’autre de Z.
Le ciel passait haut, gris et doux dans l’ouverture immobile et dure, lignes des corniches, bandes de rive en zinc, concourant décidément vers un point de l’invisible ligne d’horizon, à la hauteur des yeux de Z − toujours à leur hauteur. Un matin, il s’était accroupi sur la plage pour vérifier, (...) -
L’oiseau
9 août 2012, par JC SekingerMes yeux étaient fermés, je me laissais dériver dans la lumineuse obscurité du sommeil quand j’ai été vivement ramené à la chambre et contraint d’ouvrir les yeux par un pépiement très sonore, impérieusement répété.
Je me redressais lentement et me tournais vers le jour, un peu hébété.
c’était un oiseau qui, cherchant à tenir au bord étroit de la fenêtre, battait des ailes au soleil − rémiges translucides et dorées.
Je compris alors d’où venait ce léger heurtement [1] que j’avais perçu sans le remarquer : (...) -
Histoire Naturelle
1er novembre 2012, par JC Sekinger1837
Le corps perd de la vitesse au contact de l’Esprit : infiniment immobile et étendu : Les signes tracés par son âme en deviennent translucides. -
« Dans mes rêves »
16 mars 2013, par JC SekingerKepler fut le premier scientifique à décrire la neige. Non comme des fleurs, de la laine ou des plumes, mais enfin comme le fruit de la complexité. La raison de la forme hexagonale régulière des flocons ne devait “pas être recherchée dans la matière, car la vapeur est informe”. Kepler suggéra donc un processus dynamique, par lequel les “globules” d’eau gelée se tassent méthodiquement de la façon la plus efficace. “Ce en quoi il était redevable au mathématicien anglais Thomas Harriot, navigateur des voyages (...)
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Aucun mot ne venait se poser
14 mai 2013, par JC SekingerEn rentrant du magasin, un lourd sac de toile blanche au bout de chaque bras, je me suis arrêté, étonné, devant un jeune arbre. Je considérai l’immense emmêlement des impressions : évanescentes, indistinctes, s’éclairant et s’assombrissant lentement. Je me tenais devant ce jeune arbre, cherchant à deviner dans les chuchotements, à saisir des mots dans les pénombres et les scintillements, levant la tête vers les profondeurs du feuillage, la baissant vers la base du tronc entourée de hautes graminées, (...)
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Guide
3 juin 2013, par JC Sekinger -
L’odeur des arbres
26 juillet 2013, par JC SekingerIl reconnaissait les arbres à leur odeur : celles des platanes, à l’odeur de la propolis, celle du pain restait légèrement sous les feuilles du tilleul, l’odeur de rivière annonçait les peupliers, les pins maritimes s’entouraient de la fraîcheur de la térébenthine, l’odeur des chênes était poivrée... Non que Z eut des connaissances notables en arboriculture au point d’identifier les arbres en allant juste dans leur ombre les yeux fermés. S’il les reconnaissait et les nommait exactement, c’est plutôt comme (...)
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Étoiles des nombres
19 juillet 2014, par JC SekingerNote n° 1686
À 9h27, de petites crépides étoilent en grand nombre et radieusement les « espaces verts » autour des immeubles. À 19h18 toutes constellations, amas ouverts et globulaires ont disparu, à tel point qu’il semble que soit passée une tondeuse à gazon. Mais non, nyctinastie spectaculaire : le lendemain matin, les voilà revenues.
Je viens de relire les merveilleuses pages de Daniel Tammet à propos de « L’admirable nombre Pi ». Si j’avais été présent, ce jour-là, à l’Old Ashmolean Museum d’Oxford, (...)