C’est vrai, les mots sont des précipités, des concrétions de la pensée, de petits mouvements des lèvres et des cordes vocales. Des actes déjà mais actes esquissés de mouvements plus amples. Rien de suffisant pour ouvrir une porte.
Les mots font un pont de vapeur.
Accueil > Mots-clés > Aussi inclassables > mot
mot
Articles
-
Le pont
24 juillet 2007, par JC Sekinger -
Porter, donner, aimer
7 août 2014, par JC SekingerIl y a deux manifestations qui pourraient, dans notre esprit, porter le nom d’amour.
Remarquez d’abord que les noms se portent, comme des fardeaux ou des habits, bouquets de fleurs, parapluies − comme on porte son attention aussi, comme si les choses par leur nom pouvaient venir vers nous.
L’amour est le nom qu’on donne à des rêves ou des idées, des vapeurs lexicales, mais c’est aussi le nom qu’on donne à des manifestations de grande tendresse entre deux êtres, ces déploiements d’une douceur (...) -
De la terre des mots du jardin
29 octobre 2014, par JC SekingerMince épaisseur des mots de la terre du jardin Il n’y a rien d’autre nous apparaissons en mince couche de terre de jardin posée sur rien racines en l’air pour ce que nous sommes cette petite somme cette simple accrétion sur une sorte d’air avec des fleurs ou non chemins et changements Minuscule au début de dieu amour visage refuge étoile forêt songe chant ventre eau main ange ciel rive âme ils n’existent que dans la terre mince épaisseur des mots de la terre du jardin l’amour, c’est quand on (...)
-
De notre solitude et notre unicité
17 novembre 2014, par JC SekingerIl m’est apparu − nous parlions − que les mots par chacun prononcés, depuis le premier cri, jusqu’à ceux d’aujourd’hui, en passant (fil de collier) par le babil et les murmures, forment une seule longue phrase.
Modulée, effondrée, victorieuse, interrompue, reprise.
Un jour, j’entends quelques mots de la tienne, et puis tu te détournes et parles à d’autres : Cette phrase continue sur le fil de ton souffle mais je ne l’entends plus, j’entends le mot « silence ».
Quand je me tais, la phrase continue dans (...) -
C’est mot et anti-mot
20 décembre 2014, par JC SekingerParfois, ce que je pourrais dire s’annule réduit au silence et presque aussitôt son exact contraire son fleuve complémentaire dans ma pensée Tout se passe en amont de ma bouche fermée rien ne change dans l’air C’est mot et anti-mot
-
Qu’il y ait un lien
29 mai 2015, par JC SekingerIl y a dans ce mot la douceur du « L » ; ensuite, tout les sons découlent de la lettre initiale. « L », ailes, elle, lit, lien. Une dune.
Ça n’est pas comme dans « partir » où les syllabes sont heurtées : « par », « tir » ; pas comme dans « cassé » ou « blessure ».
Le plus important pour moi c’est qu’il y ait un lien ; parce que le mot décrit une orbe dans le cœur ; dans le sable du cœur les lettres liées, pleines et (...) -
« Dedans, les mots »
21 décembre 2015, par JC SekingerJe cherche les mots, ils sont du côté bleu du ciel et dans le sombre de la lune. Le rouge du corps, dissous par la pression dedans, les mots
-
« L’amour, ce sont les mots de l’amour »
16 octobre 2017, par JCS« L’amour, ce sont les mots de l’amour ». C’est Belinda Cannone qui a écrit ça (et c’est peut-être la phrase exacte), quelque part, je ne sais plus où (qu’elle me pardonne s’il elle veut, il y a tant de désordre où je vis). Cette phrase m’est énigmatique mais puisqu’elle est affirmative, elle me rassure aussi. Vapeur univoque. Parfois, je lui suppose une signification, en regardant le ciel. Je devine quelque chose : ce soir, les mots d’amour me (...)
-
« Contrainte du prisonnier »
9 janvier 2018, par JC SekingerIl écrit « mon amour » mais non « je t’aime » Il écrit « source », « rivière », « mer » « océan » même mais n’écrit ni « fleuve », ni « ciel ». Il écrit « âme » et non « esprit » « mains » et non « corps entier » écrit « vu sur un sourire » mais non « effleuré par tes doigts » (ou peut-être était-ce moi ?)
-
Le rappel des « v »
2 mars 2018, par JC SekingerLu la nouvelle de Borges Le livre de sable.
-- Je dois raturer « livre » en écrivant cette ligne
(dans mon carnet turquoise tordu par les pluies)
parce que j’ai écrit « libre »
(la confusion est-elle plus fréquente encore pour les hispanophones ?)
mais le rappel des « v » est si fort qu’avant de revenir à « livre »,
je pense toujours à « vivre ».
0 | 10