Dans le sommeil, j’ai rêvé de P. Ça n’est pas facile de faire le tour de la mort de quelqu’un qu’on aime. Je lui ai demandé si elle était enfermée, dans le noir. Elle m’a dit que oui. Je lui ai demandé ce qui lui ferait plaisir. Partir en train, m’a-t-elle répondu. Alors je me suis réveillé. Il faisait nuit et j’ai cherché dans trois pièces de la maison, en l’appelant à voix basse. Je me suis dit que je faisais un truc idiot et je frissonnais. Puis j’ai attendu le matin, porte ouverte sur le (...)
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mort
Articles
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Partir en train
31 octobre 2009, par JC Sekinger -
Tuer le temps ?
1er janvier 2010, par JC SekingerCeux-là passent leur vie à (vouloir) tuer le temps parce qu’ils craignent follement d’être tués par lui.
Mais peut-on tuer ou être tué par ce qui n’existe pas ?
(Une absurdité : penser tuer le temps avec un jeu de cartes) -
Fait divers
13 janvier 2010, par JC SekingerPersonne ne lui avait montré l’ouverture de son propre visage, il se croyait enfermé derrière et il a confondu la mort de son corps de chair et de sang avec celle de son corps de songes et de reflets. C’était pourtant ce corps imaginaire au fond duquel il se croyait pressé qu’il aurait dû tuer, seulement le spectre de son corps... Mais il a ouvert le gaz, il est mort et son appartement a (...)
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Neige à contre-jour
17 janvier 2010, par JC SekingerIl est couché. Comme souvent, il est étendu sur le dos, jambes allongées, main droite tordue dans la gauche, vaguement nouées sur le torse. Draps tirés sous le menton. Ses yeux sont clos mais il ne dort pas. Lumière faible de chevet. Elle entre dans la pièce.
Elle, plus lasse qu’effrayée : tu as l’air d’un mort Lui, après un instant, les yeux toujours fermés : Tu te rappelles dans Rivers and Tides quand Goldsworthy ramasse de la neige qu’il jette en l’air à contre-jour ? C’est beau hein ? Et sans (...) -
Est-elle morte (elle aussi) ?
7 février 2010, par JC Sekinger -
La montagne s’effondre
9 mars 2010, par JC SekingerQuand tout cela-a-t-il commencé ? Un jour, des poussières se sont envolées du sommet ; j’ai dû me frotter les yeux, essuyer une larme ; des gravillons sont tombés puis des pierres, toujours sans que je comprenne ce qui avait commencé, des rochers dévalaient...
Trop tard, je le vois bien en rêve : D’énormes blocs se fissurent et se détachent, la montagne s’effondre. -
Centaine de milliers de milliards de corps
14 mars 2010, par JC SekingerCe que j’appelle "mon corps" est fait d’une centaine de milliers de milliards de corps, les cellules. Plus de vingt millions d’entre elles se divisent à chaque seconde et remplacent celles qui sont mortes. Car elles vivent, bien sûr, et ce que j’appelle "ma vie" est la vie de ces premières entités.
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Éléments du rêve
9 octobre 2010, par JC SekingerEntre le moment où j’ai ouvert les yeux, au début, et celui où je les ai fermés, à la fin, je sais bien ce qui s"est passé : des histoire, un enchevêtrement d’histoires, une intrication chatoyante, miroitante, musicale autant que bruyante. Des caresses, des coups, des cris, des murmures, la journée, la vie.
Mais entre le moment où j’ai fermé les yeux, à la fin, et celui où je les ai ouverts, au début, que s’est-t-il donc passé (...) -
La pierre pure de toute agitation
11 janvier 2011, par JC SekingerJe rêve, ça devient étouffant. Pas un instant sans rêve, pas un moment. « Le monde est ma représentation » écrit Schopenhauer, je dirais « c’est un rêve » et je veux en sortir. Si la vie est un rêve, je ne vois que la mort pour en sortir. Pas cette mort que vous imaginez, pas au bout de la vie : une mort dans la vie, désespérance et désillusion, voilà la pierre pure de toute agitation.
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J’avance encore
13 janvier 2011, par JC SekingerMarcher c’est se laisser tomber et avancer un pied pour se rattraper. Recommencer. Avancer. Le manque d’air est le déploiement des poumons. Avoir faim et marcher, tomber d’inanition jusqu’au jardin. Il y a manquer dans aimer, il y a chercher et souffrir, désirer en un mot, sans quoi je ne bouge pas, je suis comme du bois mort... si je vis toujours, j’avance encore.