À chaque fois que je monte certaine côte avec à droite le grand magasin qui vend des trucs pour les jardins, je pense à la musique qui m’a fait découvrir Johannes Matheson — il pleuvait et j’étais resté dans la voiture à écouter la radio et regarder les gouttes se fondre les unes dans les autres sur le pare-brise. Arrivé en haut, je vois les grandes lettres bleues peintes sur un entrepôt, « CHAUSSON », et je pense toujours à Ernest Chausson. Même chose pour cette symphonie n°3 de Gustav Mahler qui m’évoque (...)
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mémoire
Articles
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8 violoncelles et une soprano
30 mai 2011, par JC Sekinger -
Livres
10 février 2012, par JC Sekinger -
« J’ai de la chance » ajouta Z
23 mai 2012, par JC Sekinger« Ce sont des souvenirs qui sortent de la tête, sous forme de doux et fins petits liens, plus ou moins longs, et — que cela te plaise ou non — nous attachent au passé ».
« On a beau les coiffer, ne pas trop regarder, il faut parfois les (faire) couper, voire tout raser »
« J’ai de la chance » ajouta Z, « mon alopécie androgénogénétique est en train de gagner ». -
Je revois son visage
2 juillet 2012, par JC Sekinger« Le Porche du mystère de la Deuxième Vertu »
Je me rappelle ce titre facilement : Tout mystère a une entrée, et comme elle est celle d’un mystère, on ne voit longtemps qu’elle et, avant elle, le vestibule qui l’abrite. La deuxième vertu est celle des trois vertus théologales ; respectivement : Foi, Espérance et Charité.
Mais je cherche le nom de l’auteur pendant un long moment.
Alors dans ma mémoire, je revois son visage (qui est aussi le mien), et son nom me (...) -
Un instant, il s’est arrêté
26 août 2012, par JC SekingerTrès troublé, il a lu et pleuré sur les quais. Dans une enclave temporelle. Assailli par des fantômes.
Il ne prend pas de précautions avec ses sentiments.
Il a marché assez vite, espérant laisser ses pensées derrière lui parce qu’elles attaquaient son visage. Il a marché vite mais près d’un garde-corps, il s’est mis à boiter et elles l’ont rattrapé.
Il s’est assis, très las, et elles se sont posées sur ses yeux.
Abandonné, il est resté le plus droit possible. Dedans au moins, semblait-il penser, il se (...) -
Je regardais le ciel
10 mars 2013, par JC SekingerEnfant, j’allais sur une île de gravier où poussaient un genêt et un jeune saule. Une île aussi petite que mon lit, près du bord d’un étang vaguement rectangulaire, dans l’ombre de l’usine où travaillait ma mère.
Je contournais « le trou d’eau », comme l’appelaient les ouvriers, puis botté de caoutchouc j’enjambais une étroite profondeur verte et j’arrivais sur la petite île, j’arrivais au centre du monde.
Je m’asseyais dans la lumière dorée de ma solitude. L’étang alors grandissait tant que j’en perdais de (...) -
Petites fleurs de Pâques
5 mai 2013, par JC Sekinger -
En ouvrant les yeux
14 mai 2013, par JC SekingerJ’ai encore dormi. Deux fois cet après-midi. En ouvrant les yeux − sans lunettes ma vue était floue − sur un angles des murs et du plafond, je me suis demandé : « qu’est-ce que je fais là ? C’est un mauvais rêve ! ». En clignant des yeux, j’ai entrevu la lumière du jardin, l’or et l’émeraude, et les ombres changeantes. Mais autour de moi, tout était gris et silencieux. J’ai de nouveau regardé ce coin un peu sombre, en haut, « qu’est-ce que je fais là ? ». « Je suis si loin de moi-même » ai-je encore songé. (...)
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Retenir « Acrostiche »
7 février 2014, par JC SekingerJ’ai vu les phrases comme des branches noires dans l’hiver, un peu collantes aussi et froides, et la première lettre de leur premier mot, comme une boucle de cheveux, comme un ressort d’horloge, cuivre doux ou métal gris, sur une tempe blanche.
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Combien étions-nous ?
31 décembre 2014, par JC SekingerQuand j’étais enfant, dans les années soixante, nous étions... mais combien étions-nous ? Mon jeune frère − mystère de gentillesse auquel je ne comprenais rien − ma mère.
J’étais là bien sûr, en transparence.
Il y avait, mais nous l’ignorions tous, un interdit sur la parole : elle ne devait pas servir à se creuser soi-même ni à soulever les autres. Les mots étaient enfouis derrière l’église froide, sous une dalle noire et brillante comme une obsidienne.
Il y avait aussi l’ombre de mon père, sans visage avec (...)