Il s’agit de vieillesse et de mort. Je montre qu’il y a là un ordre, une régularité, une symétrie. Ensemble, ils font, ils sont, une harmonie très simple et inévitable. Personne ne peut plus les manger mais ils ne sont pas morts : ils sont entre leur vie et leur mort, dans la solitude et la dignité.
(Floirac, le vendredi 28 mars 2008)
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mémoire
Articles
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Vieux petits fruits
1er avril 2008, par JC Sekinger -
Une certaine manière de peindre
6 avril 2008, par JC SekingerEntre deux et trois ans, j’ai connu mon jeune père, j’ai entendu sa voix, j’ai senti la térébenthine, puis il est parti et je ne l’ai plus vu jusqu’à l’âge de seize ans : il m’a regardé alors et c’était depuis un tableau.
Je n’ai reçu de dignité d’exister et de confiance en moi, que de la peinture, d’une certaine manière de peindre : celle qui sait montrer des autoportraits de père à des enfants endoloris. J’en ai pour preuve que je ne me tiens droit que lorsque je (...) -
La petite cuiller
10 novembre 2008, par JC SekingerJean, le père de Vincent, n’était pas mort depuis longtemps et Vincent marchait dans le pays où avait vécu son père. Des montagnes. Vincent a ramassé une corne de vache dans un pré, y a taillé une petite cuiller et, d’un air doux, me l’a offert un jour.
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Bras brillant
20 février 2009, par JC SekingerNos chemins se croisèrent. Se séparèrent. Des années après, je garde le souvenir de cette main que je n’ai pas serrée, de cette bouche que je n’ai pas embrassée. Ta douceur égarée et discrète. Entrée secrète. La berge si étroite et abrupte, le fleuve si large, le soleil si beau. Je me rappelle parfaitement. Les marées. Le coma. Les pierres noires. La boîte à musique. J’ai parfois rêvé de toi, la nuit je veux dire, dans le sommeil du (...)
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Oubli
26 février 2009, par JC SekingerNous, écervelés, immergeons l’extrémité de perches que nous ne halons pas et lâchons finalement.
Nous, hébétés, surnageons un instant, mains crispées avant de voir sous la surface, le vert qui s’assombrit. -
Lieux où je suis allé en rêve
8 avril 2009, par JC SekingerUne cave (je regardais le soupirail en soupirant)
Une pièce sans fenêtre (je regardais une statue)
Un souterrain par ci, un souterrain par là (je cherchais la sortie)
Un trou sous la neige (j’attendais des jours meilleurs)
Une salle de cours de géographie en Russie (j’étais suspendu au plafond)
Une maison familière et inconnue à la fois (j’étais avec des amis que je ne connaissais pas)
Un jardin (je volais au dessus)
Un autobus (je venais de voir que j’étais nu)
Une rue grise (je marchais) (...) -
Sandragon
19 avril 2009, par JC SekingerIl y a un an, à quelques jours près, je venais d’écrire un petit texte sur les couleurs : La couleur semble captive
J’ai rassemblé plusieurs objets qui avaient comme seul point commun d’être de la même couleur : rouge. La couleur semble maintenant flotter sur cet ensemble d’objets : elle n’est d’aucun d’entre eux en particulier, s’étendant de la boîte au pot, au crayon, à la poudre. Comme un nuage rouge, aux limites incertaines. Ayant rassemblé ces choses si différentes entre elles mais de la même (...) -
Des portraits
8 mai 2009, par JC SekingerJe tourne autour de ces photographies comme le papillon autour de la lampe : je m’y cogne et j’y reviens encore... Des apparences. (comme les souvenirs ?) La mouche tape et rebondit sur ces vitres, la mémoire s’y brise. Derrière, quelque chose m’éblouit : me voilà un instant pétrifié.
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Le prénom
25 mai 2009, par JC SekingerLe prénom manque. Alors le visage reste flou. Il se transforme aussitôt en porte ou en nuage, en petite statue noire, en tricot de laine grise ou bleue. Impossible d’en fixer l’image, elle n’est pas arrimée : Un précipité devra se faire autour du prénom, un agrégat, une condensation de souvenirs pour que le fantôme apparaisse.
Le prénom roule alors dans la bouche comme un caillou (...) -
Où est-elle ?
6 juin 2009, par JC SekingerNotre mémoire...