Il y a quelques années, alors que j’étais assis sur un banc, je regardais, au loin, quelques hauts arbres du parc.
Soudain, et pour la première fois, je vis leur ramure comme Dürer la peignit.
Avoir regardé les dessins de Dürer m’a permis de voir ces arbres depuis un autre point de vue ou, plus justement, d’informer le mien (je veux dire le « former de l’intérieur »).
Le regard de Dürer ne s’est pas substitué au mien mais l’a définitivement augmenté.
La peinture a cette puissante incidence sur la (...)
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imaginaire
Articles
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Tu me parles, je te parle
8 septembre 2006, par JC Sekinger -
Chute
26 septembre 2006, par JC Sekinger -
Incidence
2 juillet 2007, par JC Sekinger -
Piège à lumière
14 juillet 2007, par JC SekingerJe n’ai que peu d’imagination et plus j’ai d’objets devant les yeux, plus ils m’impressionnent et plus j’ai du mal à les oublier.
Je n’entends pas ici « imagination » au strict sens de « créer des images » mais à celui, plus large et commun de « rêve éveillé ».
Un jour, j’ai été impressionné par une caisse ajourée, comme un cageot (« à mi-chemin entre cage et cachot » écrit Francis Ponge) mais avec un bois épais et sombre. « Un piège à lumière » me suis-je dit et, aussitôt, je l’ai posé devant moi, à gauche du (...) -
Peindre d’après photo
14 juillet 2007, par JC SekingerIl y a de belles photos, utiles aussi, mais j’ai toujours refusé de dessiner d’après une photo. Ou, pour le dire moins brutalement, j’ai toujours préféré voir directement le modèle plutôt que d’essayer de le faire par dessus l’épaule d’un photographe. Le « voir directement » veut dire : accepter qu’il vive, le mesurer à bout de bras, l’attendre, sentir son parfum ou sa chaleur, l’écouter, lui parler... Je ne voulais pas « faire le portrait d’une photo ». Je me suis parfois servi de photos mais sans chercher à (...)
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L’incertitude
20 juillet 2007, par JC SekingerIl est terrorisé de voir quelqu’un mentir sur son identité et risquer d’être découvert. Cette possibilité l’épouvante. Mais pourquoi ?
Quelqu’un aurait-il détesté sa naissance ? Pour pouvoir vivre malgré cette menace, il serait resté, enfant, le plus loin possible de sa propre existence et ne serait jamais vraiment, en grandissant, parvenu à connaître ni, par conséquent, affirmer sa propre identité. D’où la simple difficulté qu’il a toujours eu à décrire qui il est : « Que fais-tu comme métier ? » Réponse (...) -
Tissu d’idées
1er octobre 2007, par JC SekingerCe que je vois de moi, à la première personne, est très différent de ce que vous en voyez ou de ce que j’en vois dans un reflet ou, pire, sur un film. A la première personne, j’avance vers vous avec mes illusions, l’impression, ou, plus précisément, la surimpression, d’être conforme à un idéal, à un tissu d’idées. Devant le film, je ne m’habitue vraiment pas à ce que je vois : un type assez chauve, tordu, raide et maigre comme un porte-manteau ; et si le film joint l’image au son, les idées que j’ai de moi (...)
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Idéologie du temps
25 octobre 2007, par JC SekingerJe souffre depuis près de vingt-cinq ans, d’une idéologie du temps.
Détails : "idéologie" est à comprendre dans cette acception : un ensemble d’idées informant, à son insu généralement, la pensée d’un individu. La société, cette entité informe, vaguement pyramidale et fourmilière, instille, infuse d’abord en moi, par la voix (ô combien) familière de mes proches, puis, dans le désordre, par les sirops des journalistes, publicitaires, politiciens, industriels, banquiers, etc., une idéologie du temps : Le temps (...) -
La tache blanche
21 avril 2009, par JC SekingerIl m’est arrivé une drôle de chose ce matin : j’avais un plan, une carte d’une région voisine (j’ai toujours du mal à les replier). Je n’avais que celle-là d’ailleurs, et une du Mont-Blanc (je refais l’itinéraire de mes promenades en suivant les chemins puis arrêtant mon doigt dans les terrains de camping). Ce matin, j’ai déplié la vieille carte (pas celle des montagnes mais l’autre) et là où se trouvait une ville à laquelle je songeais quelquefois, une grande ville, il y avait une tache blanche, étendue (...)
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Distance
8 août 2009, par JC SekingerSi nous tirions un fil (de laine rouge) entre deux personnes, un Rayon Visuel Principal, entre Madame A et Monsieur B, nous le verrions, certes, et pourrions dire « il y a entre A et B la distance d’un fil ». Mais si tu étais A et moi B, il n’y aurait qu’un point entre nous et nous dirions « je ne vois rien qui nous sépare ! » (ou ceux-là pourraient dire « je n’y vois que du feu ! »)
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