Je suis encore tombé tout à l’heure. Je me suis fait mal un peu partout. Je tombe à peu près une fois par semaine et ça fait plus ou moins mal selon la hauteur depuis laquelle je chute et la nature de la surface à laquelle je me heurte. À cause de mon handicap, quand je tombe, je ne peux pas réagir et je m’affale sans retenue.
Ça affecte la confiance que j’ai dans mon corps, mais pas seulement : tout à l’heure, c’est en ville que je suis tombé, devant un groom du Grand Hôtel, un groom au costume (...)
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handicap
Articles
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Un bon point de chute
5 août 2010, par JC Sekinger -
Vous reviendrez à la vie
4 décembre 2010, par JC SekingerPrenez
Un handicap avec une main droite que vous appelleriez affectueusement votre main maladroite
Un corps qui se reconstruit
Une mélancolie de neige fine
Une partition, un peu froissée, du premier prélude du « Wohltemperierte Klavier » de J.S. Bach, ( c’est un ruisseau)
Un soir tombé
Jouez une heure, même en plissant parfois le front. Pensez à ne pas serrer vos lèvres
Vous reviendrez à la (...) -
C’est lui qui vous inquiète ?
21 décembre 2010, par JC SekingerJ’ai vu souvent l’inquiétude sur le visage des gens qui m’abordent sans me connaître.
On me dit souvent que les dureté et souffrance qui se voient sur mon visage, impressionnent et repoussent (Qui aura dès lors le courage de franchir ces barbelés ?) Ces rayures sont là depuis longtemps, elles sont les cicatrices de mon histoire, de ma solitude, de mon amertume.
Regardez de plus près, on doit bien voir aussi la joie et la douceur, l’étonnement, non ?
Il paraît, je l’ai entendu dire souvent, que (...) -
"Analyse" et "amour"
30 décembre 2010, par JC SekingerAnalyse de l’amour, de Marcel Conche. Je suis allé dormir et j’en ai relu les premières lignes. D’une précision terrible. J’ai vraiment cru être exclu par lui de "l’amour complet", seul "véritable amour" — pour cause de handicap — ne pouvoir susciter qu’un « amour passionnel », ou au moins un "amour spirituel", en tous cas, un de ces "amours imparfaits" et "dissociés". Pour de nombreuses raisons encore, j’ai eu du mal dans la nuit. À l’heure qu’il est, je me dis qu’"Analyse" et "amour" sont deux mots qui (...)
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Dans les poches
18 janvier 2011, par JC SekingerDans la poche gauche de mon pantalon il y a trois noyaux de dattes, un gland, un pépin de pomme, un de clémentine, une boule "Quies" en mousse rose fluo et un paquet de mouchoirs.
Je ne jette jamais les graines à la poubelle. Je les jette dans le jardin, dans des pots ou au compost. Quand je nettoie la table, ou que je suis loin de la maison, elles vont dans cette poche.
Je n’ai pas trouvé l’autre boule "Quies". Je retrouve rarement les deux à la fois. Peut-être une fois par an.
Les mouchoirs, (...) -
Le savoir vivre
25 janvier 2011, par JC SekingerLe savoir vivre (Alexandre Jollien) - La Vie Comme Elle Va, 21 nov. 2002 - FranceCulture
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Tête penchée
13 octobre 2012, par JC Sekinger -
La beauté
30 décembre 2012, par JC SekingerTout ce en quoi il avait cru s’effondrait.
Voilà plusieurs jours que Z voulait se regarder dans un miroir. Non pas se deviner dans le reflet d’une vitrine ou se voir en double dans la fenêtre du train, mais se regarder attentivement.
Il y a un petit miroir rond dans la salle de bain, posé derrière le robinet mais Z n’y a trouvé que l’incertain souvenir d’un visage : celui d’un lointain ami étranger qui le considérait gravement et avec lassitude.
Z perdait ses protections. Ce qu’il avait cru être une (...) -
C’est un peu bancal
15 juin 2013, par JC SekingerJ’ai écrit ailleurs, que le handicap peut se définir par la difficulté à franchir un obstacle et que, de ce point de vue, nous sommes tous handicapés. J’écrivais ça pour me rassurer. En fait il y a les handicapés physiques et ceux qui ne le sont pas.
À cause du syndrome cérébelleux, certains détails me font réagir exagérément : une bordure de trottoir, un éblouissement et je tombe de tout mon long avec un grand platch.
Je me relève, péniblement, tremblant et endolori.
Cet après-midi − comme à chaque fois (...) -
Ce handicap — physique disons — est un enfant...
11 mai 2017, par JC SekingerCe handicap — physique disons — est un enfant imprévisible et brusque qui le tire soudain par le bras, se heurte à lui ou l’entrave, lui coupe la parole et parle en son nom. C’est un enfant. Chaque long jour il doit l’aimer et le nourrir, l’appeler sien aussi : « c’est mon handicap » dit-il (« et je l’aime » songea-t-il encore).