Alors que les raisons disparaissent une à une, reste la sourde et muette obstination. Il se remet alors au travail.
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déclin
Articles
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Obstination
24 janvier 2011, par JC Sekinger -
Il ne saisissait rien
25 février 2011, par JC SekingerIl avait bien des mains, et des doigts à celles-ci, mais ne pouvait néanmoins rien saisir. Non qu’il manquât de force, de coordination ou de volonté, mais il ne pouvait rien saisir. Le corollaire de cette impossibilité était qu’il ne pouvait rien comprendre non plus. C’était facile, alors, de parler de lui, on faisait des phrases courtes avec un seul verbe.
Tant que d’aucuns ont eu assez d’amour, de sens du devoir ou de pitié, il a été nourri, désaltéré et vêtu, on lui parlait avec patience, en (...) -
« il n’y a pas d’amour heureux » ?
6 mars 2011, par JC SekingerJe ne peux m’empêcher de penser que l’amour est sans commencement ni fin, et que s’il semble en avoir, c’est bien d’avoir été saisi au vol : car l’amour ne se pose jamais au sol.
La saisie de l’amour, comme le font d’énormes serres, est bien un envol, vertigineux et son dessaisissement est peut-être une chute.
Or la chute n’est pas l’amour et s’il n’y a pas d’amour heureux, c’est qu’il doit s’agir d’autre chose : peur, manque... toutes figures de la chute.
Je ne peux m’empêcher de dire, enfin, qu’une chute (...) -
Est-ce enfin bientôt vide ?
14 mars 2011, par JC SekingerIl laisse la porte entrouverte en sortant, fait quelques pas dans le jardin, tourne un peu à gauche et s’arrête. Il fait demi-tour, entrevoit dans la porte vitrée le reflet de son corps, un plancher et une table jaune, à travers. Il voudrait crier mais quoi et à qui ? Les arbres vont défleurir, il n’aura rien saisi. Il franchit deux portes et trébuche contre un angle. Est-ce enfin bientôt vide ? Totalement désespérant ? Mais il attend encore (même s’il ne sait plus (...)
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Tas de chiffons
13 avril 2011, par JC SekingerComment renoncer à ce qui nous a imprégné depuis tant d’années ? Peur que plus rien ne tienne, peur qu’il ne reste rien et de s’effondrer avec un léger bruit, comme un tas de chiffons.
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Le garde-fou
27 avril 2011, par JC SekingerLa souffrance, comme simple manque — non comme "souffrance de la souffrance" — nous met en mouvement vers la vie. Elle en est même la condition première : quand l’air me manque, j’inspire..
Mais si la souffrance ne peut être apaisée ou distraite, le garde-fou se vrille et nous tombons vers la mort. -
« Restons amis ! ».
4 mai 2011, par JC SekingerJe commence à comprendre. Toutes ces années ! Ces derniers mois je me suis interrogé, sincèrement, sur les différences entre amitié et amour. Elles se dissolvaient si je m’en approchais.
Dans ce qu’une femme peut dire à un homme, je ne trouve rien de pire que « restons amis ! ». Son silence serait infiniment plus supportable, aimable en comparaison. -
Rouge toujours
19 mai 2011, par JC SekingerRouge comme cette naissance invraisemblable. D’ailleurs il ne dit pas « ma maison » mais « la maison où je suis né ». Il a raison. Rouge aussi comme la mort invraisemblable.
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Des choses pâles
6 juillet 2011, par JC SekingerDepuis dix ans qu’elle faisait le deuil de ce gars, c’est à dire qu’elle en désimprégnait sa vie, elle est désormais assez guérie pour l’enterrer. Il respire encore mais c’est un problème dont elle ne peut se soucier. C’est son affaire à lui. Elle ne lui tendra pas la main (ça non), il est seul à pouvoir vivre encore et sortir de cette tombe où il tombe.
Depuis deux heures quatorze, il se dit qu’il doit y avoir des moyens de ne pas mourir en vrai. Il a regardé l’heure. Il a besoin d’aide. Il n’y arrive (...) -
Vers le silence
15 juillet 2011, par JC SekingerUne pièce de 2010. Je n’avais pas eu le courage d’enregistrer ma voix et j’avais juste utilisé des échantillons en anglais trouvés sur Freesound.
Mon propos d’alors ne m’était pas bien connu, mon intention réduite. J’éprouvais seulement la quasi impossibilité de donner une forme valable à ce que je ressentais : Quelle harmonie ? Quel récit ? Je ne savais plus. Cette pièce signe mon impuissance à signifier, à dire autre chose qu’un prétexte (un texte d’avant le texte, une parole, d’avant la parole), (...)